Pour le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux, Jean Lacharité, après le succès de la grande manifestation du 27 avril qui vu 50 000 personnes dans les rues de Montréal, la mobilisation doit se poursuivre partout. La CSN planche d’ailleurs sur un nouveau plan d’action avec ses partenaires de la Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi.
« Cette réforme est odieuse, explique Jean Lacharité, parce qu’elle traite les chômeuses et les chômeurs comme s’ils étaient des abuseurs ou des voleurs potentiels alors que la réalité, c’est que moins d’un cotisant sur deux a accès à des prestations, que la moyenne des prestataires réintégrant le marché du travail est de moins de cinq mois et que le gouvernement n’a pas mis un sou dans la caisse depuis 1990. En fait, c’est bien pire que ça, puisqu’il pige dans les surplus accumulés par nos cotisations pour financer toutes sortes de mesures dont certaines ont carrément pour effet de créer plus de chômage au Québec. C’est un affront monumental contre les travailleuses et les travailleurs du Québec et on ne lâchera pas le gouvernement conservateur là-dessus, tant qu’il ne reculera pas. »
La présidente du Conseil central de la Montérégie (CSN), Pierrette Poirier, rappelle que la réforme vise tout le monde et qu’on ferait une erreur de croire que seules les régions éloignées seront touchées. « En créant trois catégories de chômeurs, le gouvernement décide que nous ne sommes plus tous égaux, cela doit être combattu. Lorsqu’il oblige des chômeuses et des chômeurs à accepter n’importe quel emploi à un salaire de 30 % inférieur sous peine de se voir couper leurs prestations, il met en place une véritable recette pour tirer les salaires à la baisse. Quand il oblige une travailleuse ou un travailleur à chercher de l’emploi à une heure de route de son domicile, il incite les gens à quitter leur région. En plus, le gouvernement a mis fin aux conseils arbitraux qui constituaient un bon système pour les prestataires de la région qui souhaitaient faire appel d’une décision défavorable. Il l’a remplacé par un nouveau tribunal pour y nommer d’anciens candidats conservateurs déchus qui pourront maintenant rejeter sommairement les demandes d’appel, et ce, confortablement assis dans leur sous-sol. C’est un vrai scandale ! »
La manifestation se tenait alors que les syndicats CSN de la région, représentant quelque 35 000 membres, sont réunis pour le 7e Congrès du Conseil central de la Montérégie (CSN). Plusieurs autres actions de mobilisation contre la réforme de l’assurance-emploi sont à prévoir au cours des prochaines semaines.