Les pourparlers entre les parties ont débuté en mars dernier, mais malgré la volonté claire du comité de négociation, aucune entente n’est prévue à l’horizon.
« Nous sentons que le niveau de motivation des dirigeants de l’imprimerie n’est pas très élevé, se désole Denis Fournier, permanent syndical de la Section locale 555M des Teamsters. Nous sommes disposés à faire des compromis sur le plancher d’emplois et sur d’éventuelles indemnités de départ, mais nos interlocuteurs ne bougent pas. »
Le 1er septembre est aussi un triste anniversaire : 35 travailleurs et travailleuses ont été mis à pied par l’employeur pour cause de « baisse du volume de production […] et de la cessation des activités commerciales ». Ces mises à pied s’ajoutent à une quinzaine déjà annoncée en janvier dernier.
Mentionnons que l’imprimerie de Mirabel est une usine ultramoderne ouverte il y a une dizaine d’années à peine.
Vente et briseurs de grève ?
Des rumeurs persistantes dans le monde de l’imprimerie courent en ce qui a trait à une éventuelle vente de l’imprimerie à un compétiteur. Des contrats commerciaux ont récemment été cédés à des compétiteurs, ne laissant aux pressiers que le Journal de Montréal, le Devoir et le journal 24 heures à imprimer.
Les travailleurs de l’usine craignent également que des employés embauchés par la compagnie au mois de mars dernier puissent être utilisés comme briseurs de grève. Le syndicat surveillera de très près les activités de l’usine au cours des jours et des semaines à venir.
Vingt semaines
Les pressiers de l’imprimerie Quebecor de Mirabel disposent d’une clause unique dans leur convention collective : tout conflit de travail ne peut s’éterniser plus de 20 semaines.
Cette limite de 20 semaines, enchâssée dans la convention collective, a été prévue par Pierre Péladeau père et les syndiqués en 1983 pour éviter qu’un conflit au Journal de Montréal ne perdure entraînant ainsi sa fermeture, comme cela s’est produit pour d’autres quotidiens. De fait, le Journal de Montréal a largement profité des grèves dans d’autres journaux, notamment au Montréal-Matin et à La Presse.
« Nous voilà encore dans un conflit avec la direction de l’imprimerie alors que les parties ne sont pas si éloignées que ça d’une entente, conclut Denis Fournier. L’Histoire se répète malgré toute notre bonne volonté. »