« Ces résultats sont extrêmement alarmants, surtout quand on sait que la FSSS-CSN représente plus de la moitié des paramédics au Québec. Nous avons présenté ces résultats ces derniers jours aux représentantes et représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) lors de nos rencontres de négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. Le secteur préhospitalier connait déjà des problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Dans certaines régions comme la Côte-Nord et l’Abitibi-Témiscamingue, la situation est particulièrement grave. Qu’est-ce que ce sera dans cinq ans ? La balle est maintenant dans le camp du MSSS, il ne peut pas dire qu’il n’est pas courant », déclare Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.
Les raisons de quitter la profession mentionnées par les paramédics sont nombreuses. « On parle du manque de reconnaissance de leur travail, de la mauvaise gestion du système de santé, du salaire qui est insuffisant, du peu de possibilités d’avancement, de la mauvaise conciliation travail-famille et j’en passe », continue M. Gagnon, en rappelant que cette potentielle bombe à retardement est entre les mains de M. Dubé. « Les représentantes et représentants du gouvernement doivent négocier avec les paramédics dans l’optique d’améliorer substantiellement les conditions d’exercice de la profession de façon urgente », enchaîne-t-il.
Du côté de l’ATPH, on est aussi grandement préoccupés. « Plus de 70 % de nos membres ont complété notre sondage interne et 48 % d’entre eux ont répondu qu’ils avaient déjà commencé une réorientation de carrière. C’est énorme ! On observe aussi sur le terrain que les paramédics qui ont moins d’ancienneté donnent de moins en moins de disponibilités pour travailler, car ils sont présentement en réorientation de carrière à l’école. La pénurie de main-d’œuvre, elle est déjà là », remarque Jonathan Beaupré, vice-président de l’ATPH.
« Si j’étais le ministre de la Santé et des Services sociaux, je me poserais de sérieuses questions à la lecture de ces résultats. C’est maintenant qu’il faut agir, pour éviter l’hécatombe d’ici cinq ans et même avant ! Les Québécoises et les Québécois méritent autre chose qu’un système de santé en lambeaux », déclare Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.
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