Édition du 19 novembre 2024

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Liberté d’expression

Les étudiants contestent la répression à l'UQAC

Saguenay, 7 mai 2012

Les quinze étudiants arrêtés le 29 mars à l’UQAC dénoncent la répression institutionnelle instiguée par la direction de l’université dans le cadre de la grève étudiante. Par son recours aux forces policières pour briser le mouvement étudiant, l’administration a créé de toute pièce la tension nécessaire à l’obtention d’une injonction devant les tribunaux. Or, l’université exerce une fonction de pensée critique où devrait pouvoir s’exprimer de façon démocratique la diversité des opinions. En conséquence, nous condamnons les arrestations qui sous des apparences de non respect des règlements municipaux taisent leur nature profonde et résolument politique. Nous, le Collectif des arrêtés du 29 mars, nous réapproprions notre liberté de « voir plus loin », telle que prônée par l’UQAC, et dénonçons avec force et conviction l’étroitesse d’esprit de l’administration dans la gestion de cette grève.

Le Collectif tient à rappeler les évènements entourant les arrestations du 29 mars sur les lieux universitaires. À cet effet, nous déplorons la stratégie du recteur d’envoyer les forces policières sur le campus sans en aviser préalablement les étudiants de l’UQAC. En effet, tôt en matinée nous constations déjà la présence de policiers dans l’enceinte de notre campus. Ce n’est qu’à 11h49 que nous étions informés par courriel des intentions de l’administration de faire « respecter sans compromis » leur objection aux manifestations. L’absence de délai raisonnable entre cette communication et son application a rendu impossible sa diffusion par le MAGE UQAC à ses membres suscitant ainsi l’indignation des étudiants. En conséquence, les lignes de piquetage pacifiques et ne contraignant aucunement l’accès au cours se sont vues disloquées par une intervention policière offensive créant l’émoi de nombreux étudiants et employés. Devant les événements, une soixantaine d’étudiants prirent la décision de monter pacifiquement au septième étage pour questionner le rectorat sur les motifs d’une telle répression. Ils procédèrent alors à un sit-in et à la lecture de la Charte des droits et libertés. C’est par la suite que la direction fit à nouveau appel aux policiers qui arrêtèrent 15 personnes sous des accusations de « trouble de l’ordre et de la paix publique ».

Selon Ariane Rousseau-Dupont, porte-parole du Collectif, « l’action des étudiants était clairement légitime en raison du climat de tension cultivé par l’administration de l’UQAC pour briser les grèves votées démocratiquement par les associations étudiantes. Une plus grande tolérance aurait dû être observée puisque la présence étudiante était très ordonnée et qu’en aucun moment la circulation des employés a été empêchée. L’administration universitaire a fait un appel abusif aux policiers. Ceux-ci ne devraient pas s’interposer dans le débat démocratique sur la grève étudiante, ce n’est pas une police politique. »

Le Collectif des arrêté-e-s du 29 mars s’est formé afin d’assurer une défense collective contre les accusations portées injustement envers les étudiants. Nous réclamons le retrait de toutes ces accusations, ainsi que les amendes. Il est consternant de remarquer que les directions d’université et le gouvernement réagissent à un mouvement aussi massif de la jeunesse en tentant constamment de le bâillonner par des procédures juridiques et policières outrepassant ainsi leur droit à la contestation pacifique.

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