Rencontrées sur les lignes de piquetage devant les écoles primaires du quartier Ahuntsic, elles savent ce qui est nécessaire pour que la tâche qui est la leur, se réalise :
. « J’ai 26 élèves et 19 d’entre eux ont des plans d’intervention. Les services auxquels les enfants ont droit pour réussir manquent. »
. « Je fais ce métier depuis 34 ans et chaque jour, je viens sur la ligne de piquetage pour signaler mon ras-le-bol de la situation. Pourquoi est-ce à nous de ternir l’école à bout de bras ? »
. « Je ne suis pas contre une aide à l’enseignement mais ça ne pourra jamais remplacer une professionnel.le en orthophonie, en psychologie ou une travailleuse sociale. »
. « Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas entendre ce que nous avons à dire ? Pourquoi ne pas trouver de solutions concrètes aux problèmes du quotidien ? Je crains que les plus jeunes ne quittent le métier sans réelles solutions. »
Devant une école secondaire à Saint-Anne des Plaines, l’équipe enseignante se réchauffe autour d’un foyer portatif. Chaises, poêle au propane, table, ustensiles, ces enseignant.es, invisibles de la rue principale persévèrent et font du piquetage devant leur école jour après jour.
. « Je ne sais si ça va durer encore longtemps, mais nous on ne veut pas lâcher après tant de jours de grève »
. « C’est difficile financièrement mais on se serre la ceinture. Il faut que nos conditions de travail s’améliorent. Nous avons des groupes de 34 élèves dont bon nombre ont de grands retards, sans soutien spécifique de qui que ce soit. »
. « Parfois, je suis découragée. Rien ne semble bouger. Qu’est-ce que le gouvernement attend pour bouger ? »
Ces équipes enseignantes des grands centres urbains (Montréal, Laval, Québec, Gatineau) et de la ceinture nord de Montréal, de la Montérégie et de l’Estrie, font preuve d’un grand courage en poursuivant cette lutte des plus justes. Les dernières rondes de négociation (2010, 2015, 2020) n’ont pas permis que des solutions concrètes consolident les équipes enseignantes en poste, ni ne développent des équipes multidisciplinaires essentielles à la réussite de tous les jeunes.
Les syndicalistes qui les représentent ont le soutien de ces équipes école. Le mandat qui leur a été donné en assemblée, par vote secret, est lourd à porter et révocable par les enseignant.es en assemblée générale. Ce fonctionnement démocratique est rarement verbalisé alors qu’il n’en est pas de même pour nos élus. Ne serait-il pas souhaitable de les rendre imputables tant de leurs décisions que de leur absence de décisions ?
Ghislaine Raymond
18 décembre 2023
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