Réunis en Assemblée générale mardi soir, 170 membres de l’Association des étudiantes de Laval inscrits aux cycles supérieurs (AELIES) ont décidé de « ne pas envisager la grève jusqu’à nouvel ordre ». L’Assemblée générale spéciale avait été convoquée à la demande de vingt-cinq membres désirant que l’association se joigne au mouvement en cours dans le milieu étudiant.

Après avoir entendu trois coalitions étudiantes nationales, on a débattu des tenants et aboutissants des revendications pour le gel des frais de scolarité. Par 60% des voix, les membres présents ont reconduit la position du gel, appuyant un proposition du conseil exécutif. Un résultat clair, mais peu convainquant si l’on considère que l’AELIES a toujours défendu ce gel, ainsi que le contrôle des frais afférents.

La fatalité du financement a été intériorisé par une bonne partie de la population estudiantine. « Si les étudiants ne contribuent pas, où va-t-on prendre l’argent pour financer les universités. » Les arguments pour une fiscalité équitable, avancés par les partisans de la gratuité scolaire, passent pour des folies devant la déesse « l’entreprise » : « Qu’on le veuille ou non, ce sont les compagnies privées qui créent la richesse. »

Divisés sur la coalition à laquelle adhérer, les militantes et les militants de diverses tendances n’ont pas convaincu l’assemblée de ce joindre à la lutte politique. Les membres présents ont opté pour ne s’affilier à aucun mouvement. Une bon contingent d’étudiantes et d’étudiants des facultés de génie et d’administration ont attendu patiemment trois heures de débats avant de pouvoir d’exprimer la principale motivation de leur présence : voter contre la grève !

Dans le contexte d’essoufflement de la grève générale appelée par l’ASSÉ, il est dommage que la gauche n’est pas utilisée une stratégie d’escalade, quitte à passer la consigne d’une manifestation en attendant un meilleur moment pour lancer le coup ultime.