D’autres griefs ont été déposés pour contrer cette privatisation, en violation de la convention collective des cols bleus. D’ici peu, la Ville pourrait donc devoir verser d importantes indemnités supplémentaires aux cols bleus. En incluant les années suivantes, le syndicat estime que le dédommagement total s’élèvera à plus de trois millions de dollars, sans les intérêts. Ce pourrait même être plus car le compteur continue de tourner à chaque mois qui s’écoule.
Cela est sans compter que d’autres privatisations (horticulture, entretien ménager, par exemple), ont été contestées de manière semblable par le Syndicat des employés manuels de la Ville de Québec (SCFP 1638).
Le privé coûte plus cher
En 2010, la Ville promettait des économies d’un million par année avec la privatisation des ordures.
En point de presse, le syndicat a déposé des données sur la privatisation de la collecte des ordures. Ces données sont celles de la Ville de Québec elle-même. Elles ont été obtenues par une demande d’accès à l’information. Elles démontrent que le coût moyen par tonne métrique de déchets a explosé depuis 2010, soit l’année de la privatisation.
« Le maire Labeaume a mené le monde en bateau et voilà que son bateau prend l’eau, lance le président du SCFP 1638, Marc-André Dufour. Les décisions impulsives du maire Labeaume ne font avancer personne. Lockout illégal, privatisations illégales, Clotaire Rapaille, le Forum des cultures, c’est gaspillage après gaspillage et je ne mentionne même pas les frais juridiques de la Ville.
C’est la Ligue nationale d’improvisation à la Ville de Québec. Le maire lance des chiffres à la population sans savoir de quoi il parle la plupart du temps. En 2010, il a annoncé des économies d’un million avec la privatisation des ordures. C’est faux, on le sait aujourd’hui. Le style du maire Labeaume a un coût, poursuit-il. Malheureusement ce sont les citoyens qui en paient le prix. Le soi-disant défenseur du "payeur de taxes" commence à ressembler plutôt à son fossoyeur. Elles sont où les économies de taxes pour les citoyens ? »
Le président du syndicat des cols bleus, Marc-André Dufour, rappelle qu’en 2010, « les cols bleus avaient prévenu la Ville de ne pas privatiser la collecte des ordures. Nous avions même dénoncé cette décision par une campagne radiophonique, fait valoir le leader syndical. C’était une décision irréfléchie de la part de la Ville. C’est très facile de faire miroiter aux citoyens de supposées économies avec la privatisation. »
Les cols bleus de Québec sont au nombre de 1130. Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2010.
Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont commencé en février 2011.
Depuis février 2011, les parties syndicale et patronale ont tenu 39 séances de négociation, dont 30 en présence d’une médiatrice nommée par le ministère du Travail. D’autres rencontres sont prévues au cours des semaines à venir. Du 24 mai 2012 au 21 décembre dernier, les cols bleus ont exercé une grève des heures supplémentaires. Ils n’avaient pas exercé de droit de grève depuis plus de 25 ans.
Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit 31 110 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l’éducation, l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et urbain, le secteur mixte ainsi que les universités.