« Si les personnes immigrantes ne participent pas à la société québécoise à la pleine hauteur de leur potentiel, c’est davantage en raison d’obstacles inéquitables sur le marché du travail qu’en raison de la hauteur et de la valeur de leurs compétences. Avec des taux de scolarisation largement plus élevés que la moyenne des natifs du Québec, les immigrant-es affichent des taux de chômage 2 à 3 fois plus élevés et d’importantes différences salariales. Ces différences sont d’ailleurs plus marquées au Québec qu’au Canada » affirme Mathieu Forcier, chercheur à l’IRIS.
« De plus, il faut regarder la réalité en face : pour renouveler la population du Québec, il est nécessaire que nous ayons des entrées annuelles d’immigration d’au moins 47 500 personnes. Dans ce contexte, il est troublant de constater qu’à Montréal, nous avons encore d’importants problèmes à les intégrer. D’abord, la connaissance de l’anglais est mieux récompensée sur le marché de l’emploi que la connaissance du français. Ensuite, un candidat avec un nom franco-québécois a au moins 60% plus de chance d’être convoqué à un entretien d’embauche qu’un candidat avec un nom arabe, latino-américain ou africain. » soulève Laura Handal, chercheure à l’IRIS.
« L’immigration n’est pas qu’une affaire économique, nos sociétés font aussi le choix de l’immigration pour des raisons culturelles et politiques. Toutefois, sur le strict plan économique, si les compétences des personnes immigrantes étaient pleinement reconnues, l’économie canadienne gagnerait l’équivalent de 370 000 travailleurs et travailleuses et les revenus des immigrants augmenteraient de 30,7 G$, soit 2,1% du PIB », lance Mathieu Forcier.
La note L’intégration des immigrants et immigrantes au Québec est disponible gratuitement sur le web au www.iris-recherche.qc.ca.