« Notre système collégial s’effondre - nous ne pouvons laisser aller les choses et permettre à ses intendants de le démolir », a déclaré Michelle Arbour, présidente par intérim de l’équipe de négociation du personnel scolaire. « Nos revendications fondamentales sont un antidote pour protéger le mandat central des collèges en tant que lieux d’éducation, et non pas de grippe-sous. »
Une fois l’avis de non-constitution d’une commission remis par le ministère du Travail, le compte à rebours est lancé, donnant 16 jours aux deux parties pour lancer un appel à l’action ou remettre un avis de lockout.
« Profits record et ballonnement administratif - une brève description des dix dernières années dans les collèges », a ajouté Michelle Arbour, qui travaille comme professeure à contrat et à temps plein au sein du système collégial de l’Ontario depuis 2012. « On a ajouté trois fois plus de gestionnaires que de professeurs dans le système pendant cette période. Entre temps, la moitié de nos membres travaillent de contrat à contrat, avec peu ou pas d’avantages sociaux. »
Tandis qu’on annonçait des coupures aux premières lignes un campus après l’autre, le syndicat entrait en médiation avec les agents de négociation des collèges entre le 6 et le 8 décembre derniers, espérant signer une entente avant les fêtes. Malheureusement, la médiation n’a pas porté fruit.
Selon le syndicat, il est évident que sans menace d’action collective, l’employeur ne changera pas le texte du contrat proposé, lequel érode les conditions de travail, la sécurité d’emploi et la qualité de l’éducation.
« Les dirigeants du système collégial et les politiciens favorables aux entreprises sont responsables de la crise actuelle, fragilisant ainsi notre système collégial », a déclaré JP Hornick, à la présidence de l’OPSEU/SEFPO, qui enseigne au Collège George Brown. « Aujourd’hui, le système s’effondre, et il semble que le seul plan d’urgence était l’austérité. »
Selon le ministère des Collèges et Universités, chaque dollar investi dans l’enseignement postsecondaire produit un rendement d’environ 1,36 $. Les collèges de l’Ontario sont des piliers importants de la vitalité économique et sociale de nos communautés, qui font partie intégrante des marchés du travail de la province et de la santé économique globale.
Tandis qu’une injection substantielle de fonds de la province est attendue depuis longtemps, après des décennies de sous-financement, le démantèlement en temps réel du système collégial soulève une question grave : que restera-t-il aux Ontariens après cette course vers le bas ?
« Sans personnel scolaire, on ne peut avoir de collèges », a ajouté JP Hornick. « Si l’on veut vraiment sauver le système, les travailleurs de première ligne doivent établir l’ordre du jour, et non pas payer la facture. »
Les parties se réuniront une fois de plus pour une médiation non contraignante les 6 et 7 janvier 2025, et le syndicat recommande vivement à l’équipe de négociation des collèges d’accorder la priorité à une meilleure façon de procéder, afin de s’acquitter de sa responsabilité envers les élèves, les parents et les travailleurs de l’Ontario.
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