« Partout où nous allons, les échos se font clairs et retentissants au sein de la communauté universitaire : le PL44 est un projet de loi précipité, qui pose de nombreux problèmes et met en jeu l’avenir de pans entiers de la recherche au Québec, plus particulièrement celle qui ne promet pas de retombées économiques ou d’innovation à court terme », déclare Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. Rappelons que le PL44, la Loi modifiant principalement la Loi sur le ministère de l’Économie et de l’Innovation en matière de recherche, vise notamment à consacrer le transfert des responsabilités de la recherche au ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et à abolir les trois Fonds de recherche distincts (Santé, Nature et technologie, Société et culture). Annoncé en février dernier, le PL44 n’a fait l’objet d’aucune consultation des différents milieux de la recherche, qui sont pourtant ceux qui vivront les répercussions négatives de ces importantes transformations législatives.
« En commission parlementaire, le scientifique en chef a tenu à rassurer le milieu universitaire en réaffirmant son indépendance face au ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie », relève Madeleine Pastinelli. « Il a également réitéré que la voix de celles et ceux qui font la recherche au Québec était prioritaire pour lui. Or, les chercheur•euses se sont exprimé•es en masse et avec force : elles et ils ne veulent pas de cette loi. Nous demandons donc au gouvernement d’écouter et de prendre au sérieux les inquiétudes des autres scientifiques québécois. »
Outre ces lettres qui témoignent d’une opposition sans équivoque, partout au Québec, de nombreux syndicats de professeur•es se mobilisent pour demander l’abandon du PL44 (notamment les syndicats des professeur•es de l’Université de Montréal, de l’Université de Sherbrooke, de l’Université Laval, de la TÉLUQ, de l’UQAC, de l’UQAM et de l’UQO). Mentionnons également que l’ancien ministre de l’Éducation supérieure, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, voit dans le PL44 une menace pour la recherche fondamentale. Pour sa part, l’Union étudiante du Québec craint que les sciences humaines et sociales ne fassent les frais de cette réforme (une inquiétude d’ailleurs partagée par l’ancien président de l’Association francophone pour le savoir, Pierre Noreau). Le gouvernement doit donc prendre acte et reculer : les chercheur•euses, de même que les Québécois•es qui comptent sur une recherche libre et indépendante, méritent mieux que ce projet de loi.
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