Édition du 19 novembre 2024

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Front commun du secteur public

Négociation des professionnelles en soins

« Le gouvernement du Québec nous demande d’accepter l’inacceptable »

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ ne retournera pas à la table de négociation où étaient discutées les conditions de travail des 58 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires qu’elle représente. « Le gouvernement du Québec nous demande d’accepter l’inacceptable. Jamais, nous n’allons cautionner les reculs proposés par le gouvernement. Ce serait trop cher payé pour nos membres, mais également pour la population québécoise qui ne pourra plus recevoir des soins de qualité dans un système de santé public », de déclarer Régine Laurent, présidente de la FIQ.

Un décret déguisé

Pour la Fédération, le point de rupture vient d’être franchi. « Le gouvernement exige de nous d’accepter un décret déguisé en nous imposant ce qui a été négocié avec d’autres organisations syndicales. On ne peut qu’en arriver à la conclusion que le gouvernement nous enlève le droit de négocier », de dénoncer madame Laurent. L’offre du gouvernement de mercredi soir reprenait essentiellement l’entente intervenue avec d’autres organisations alors que les déléguées de la FIQ l’avaient rejetée à l’unanimité, il y a un peu plus de deux semaines. « Cela fait des mois que nous répétons au gouvernement que si nous maintenons les conditions de travail actuelles que vivent quotidiennement les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes, c’est tout le réseau de la santé public québécois qui s’écroulera. En bien, non seulement le gouvernement du Québec ne veut pas mettre en place des solutions pour améliorer les conditions de travail de nos membres, mais il ose l’impensable en offrant des reculs à ces mêmes conditions de travail insoutenables », de poursuivre madame Laurent.
Une occasion manquée

Pour la Fédération, le gouvernement a manqué l’occasion de reconnaître le travail des professionnelles en soins qui portent le réseau de la santé à bout de bras. « Avec ses offres, le gouvernement du Québec leur dit, vous allez continuer à effectuer des heures supplémentaires obligatoires et faire des 16 heures plusieurs fois par semaine, vous allez côtoyer de plus en plus de professionnelles provenant du privé, vous allez continuer à occuper des postes à statut précaire et vous allez continuer à vous épuiser professionnellement. Ce que le gouvernement offre à ces professionnelles en soins, et ce, pour les 5 prochaines années, c’est de continuer à presser le citron afin qu’elles en donnent plus et ce, quand et comme bon lui semble. Avec ce que le gouvernement du Québec propose, je vous garantis que dans les prochaines années, il n’y aura plus grand monde pour prodiguer des soins de santé et que le système de santé public québécois sera chose du passé », de soutenir la présidente.

La lutte n’est pas terminée

Pour la Fédération, les discussions à la table de négociation étant rompue, elle poursuit sa bataille sur le terrain et le plan d’action et de mobilisation poursuivra son cours jusqu’à l’automne. « Dans un sondage rendu public le 13 avril dernier, nous révélions que 83 % de la population croient que l’amélioration des conditions de travail que nous demandons est susceptible d’améliorer le système de santé, tout en ayant un impact positif pour réduire la pénurie (77 %), de mieux retenir les professionnelles en poste (86 %) et d’attirer de nouvelles personnes (86 %).

La campagne d’appui en ligne lancée la semaine dernière au www.appuyonslafiq.qc.ca devient de plus en plus importante. Le nombre d’appuis citoyens ne cesse d’augmenter tout comme celui des groupes qui ont donné leur soutien à notre lutte. Nous allons continuer à aller chercher l’appui de ceux et celles qui croient, comme nous, que la préservation de notre système de santé public passe par l’amélioration des conditions de travail des professionnelles qui y travaillent. En souhaitant que ce gouvernement si intransigeant à notre égard puisse enfin entendre le message des gens qu’il représente soit, la population québécoise, y compris, les 58 000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de la FIQ », de conclure madame Laurent.

FIQ

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