« L’essentiel du combat que nous menons vise à donner aux infirmières, aux infirmières auxiliaires, aux inhalothérapeutes et aux perfusionnistes du Québec des conditions de travail plus décentes, qui tiennent compte des exigences du réseau de la santé, mais aussi des attentes légitimes de toutes ses travailleuses. À titre d’exemple, il manque actuellement 4 000 infirmières dans le réseau et, si rien n’est fait maintenant, c’est plus de 15 000 de ces professionnelles qui pourraient quitter la profession d’ici 4 ans », indique Régine Laurent, présidente de la FIQ. « Notre combat n’est pas seulement celui des professionnelles en soins, c’est aussi celui de toutes les citoyennes et de tous les citoyens du Québec qui sont en droit d’obtenir des soins de qualité ».
Pour la présidente de la FIQ, l’appui de la population et des organismes est nécessaire puisque, jusqu’à maintenant, le gouvernement Charest s’est refusé à déposer des offres ayant un impact significatif sur la pénurie d’infirmières. « Le gouvernement sait que, si nous ne faisons rien, la pénurie sera si grave dans quelques années que le réseau de la santé ne pourra plus fonctionner adéquatement. Alors pourquoi ne fait-il rien ? Pourquoi refuse-t-il d’augmenter le nombre de journées de travail pour les salariées travaillant à temps partiel ? ».
Les médecins et les spécialistes de la santé affirment que la solution au temps d’attente passe obligatoirement par le règlement de la pénurie d’infirmières.
Toutefois, le gouvernement et les gestionnaires d’établissements de santé restent indifférents aux problèmes vécus par celles qui doivent composer quotidiennement avec des horaires difficiles et avec des heures supplémentaires obligatoires. « Au-delà de l’épuisement professionnel que nous connaissons déjà, la pénurie va s’accentuer par le départ à la retraite de milliers d’infirmières. Le recrutement de nouvelles infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes dans le réseau public de la santé sera difficile, voire impossible, compte tenu de l’offre actuelle d’horaires de travail. »
La FIQ se dit confiante que les citoyennes, les citoyens et les organismes seront nombreux à manifester leur appui en signant la pétition en ligne, puisqu’un sondage Léger Marketing réalisé en avril dernier auprès des Québécoises et des Québécois démontrait que :
0. 82 % des personnes interrogées sont d’avis que les conditions de travail consenties aux infirmières sont inadéquates ;
0. 87 % considèrent que le gouvernement du Québec ne fait pas d’efforts suffisants pour trouver des solutions à la pénurie d’infirmières ;
0. 80 % se disent favorables à ce que tous les postes d’infirmières à temps partiel soient transformés en postes à temps plein et que l’horaire à temps plein passe d’une semaine de 5 jours à une semaine de 4 jours avec des journées plus longues ;
0. 83 % estiment que les mesures proposées par la FIQ pourraient améliorer le fonctionnement du réseau de la santé.
La pétition lancée aujourd’hui est un moyen concret, mis à la disposition de la population, lui permettant de dire clairement au gouvernement Charest qu’il doit maintenant passer de la parole aux actes. « Depuis 2003, le gouvernement nous dit qu’il est prêt et que la santé est sa priorité. Pourtant, peu de choses ont été faites et les problèmes augmentent chaque jour plutôt que de se résorber. Les gestionnaires d’établissements de santé et le ministère de la Santé ont la responsabilité de faire en sorte que le réseau fonctionne sans rupture de service. L’accroissement des besoins liés au vieillissement de la population, conjugué avec la pénurie d’infirmières, va faire éclater tout le réseau de la santé », a conclu madame Laurent.