Ces actions font suite au soutien inébranlable de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) et de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), qui ont interpellé McGill pour qu’elle cesse de prendre en otage ses étudiant•es et les universitaires canadien•nes et accepte de négocier de bonne foi avec ses professeur•es. « L’administration de McGill a d’abord contesté devant les tribunaux l’accréditation syndicale de l’AMPD et le droit de ses membres à la négociation collective, adoptant en cela une approche digne d’entreprises comme Walmart et Amazon », rappelle Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « À présent, après avoir fait indument traîner les négociations et insulté des étudiant•es qui soutenaient l’AMPD, l’administration refuse tout simplement de se rendre disponible à la table. Il devient de plus en plus clair que, dans la négociation, McGill a choisi le mépris comme stratégie. » Mentionnons que la prochaine rencontre consentie par l’université devrait avoir lieu le 7 juin prochain, soit plus de six semaines après la dernière séance de négociation et une dizaine de jours après la graduation prévue des étudiant•es de l’université.
Dans ces circonstances, la FQPPU invite formellement la Fédération des sciences humaines à ne pas prendre position en faveur de l’employeur, de manière directe ou indirecte, dans le conflit de travail qui l’oppose aux professeur•es de droit. « Toute prise de position qui suggèrerait que la Fédération cautionne le non-respect du droit fondamental à la négociation collective porterait gravement atteinte à son image de défenderesse des sociétés démocratiques et progressistes », affirme Madeleine Pastinelli. « À cet égard, nous croyons qu’il est de la responsabilité de la Fédération de proposer à ses membres un plan de contingence, advenant que son Congrès doive se tenir dans le cadre d’un conflit de travail où l’administration n’a pas caché son dédain pour les droits de ses professeur•es. » Mentionnons en effet que les démarches de syndicalisation de l’AMPD font suite à un triste constat, soit celui d’une verticalisation croissante des rapports et, en l’absence d’une convention collective, d’une culture de l’arbitraire profondément inéquitable où charges de travail et salaires sont extrêmement variables.
En guise de rappel, les demandes de l’AMPD, diffusées dans un communiqué publié le 11 avril dernier, pourraient difficilement être plus raisonnables. Selon le syndicat, seuls deux ou trois jours de négociations collectives ciblées pourraient régler cette situation qui, par l’inaction actuelle de l’université, ne cesse de s’envenimer.
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