Le Canada subit une véritable « révolution de droite » menée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui, contre l’État-providence, cherche à démanteler les programmes sociaux et à affaiblir la classe travailleuse.
Selon l’économiste Pierre Beaulne, au cours des trente ans de néolibéralisme, le capital canadien a connu une période faste en s’appropriant une portion accrue des richesses produites. Il s’est redéployé dans l’espace canadien et à l’étranger en se concentrant sur les industries de la finance ainsi que sur celles des ressources énergétiques et minières.
Profitant de la mondialisation et tirant parti des paradis fiscaux, tout en contribuant à leur mise en place, ce capital a pris une expansion considérable sur la scène internationale.
Brossant un tableau des politiques économiques du gouvernement Harper à la suite de la crise financière mondiale de 2008, l’économiste Louis Gill montre comment cette crise a été « instrumentalisée » pour accélérer le virage à droite au Canada. La période faste du capitalisme canadien s’explique entre autres par le recul du mouvement syndical mis à mal par des attaques répétées et souvent victorieuses de la classe dominante.
Cette situation se développait depuis plus de deux décennies, mais elle s’est récemment accélérée avec les conservateurs au pouvoir. Ce que mettent en évidence le politologue Serge Denis et, en ce qui concerne l’assurance-chômage,
l’économiste Sylvie Morel. Derrière la façade d’un pouvoir démocratique se dessine le tableau inquiétant d’un tout autre régime : un gouvernement autoritaire qui
cultive le secret et qui est prêt à tout pour enrichir encore plus l’oligarchie canadienne.
SOMMAIRE
– Introduction, Pierre Beaudet
1. Le capital canadien à l’ère de la mondialisation, Pierre Beaulne
2. Canada, un colosse aux pieds de bitume, Louis Gill
3. L’assaut contre le monde du travail, Serge Denis
4. La « réforme » de l’assurance-emploi, Sylvie Morel
LES AUTEUR-E-S
Pierre Beaulne était économiste à la Centrale des syndicats du Québec avant de prendre sa retraite.
Serge Denis est professeur émérite, École d’études politiques, Université
d’Ottawa.
Louis Gill est professeur retraité du département d’économie de l’Université du Québec à Montréal.
Il a publié chez M Éditeur : La crise financière et monétaire mondiale et
Art, politique, révolution.
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L’économiste Sylvie Morel est professeure titulaire au Département des relations industrielles de l’Université Laval.
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Personne ressource : Richard Poulin