« Les libéraux ont coupé des milliards de dollars dans les services publics. Ils ne devraient pas se péter les bretelles avec les minuscules réinvestissements qui ne réparent en rien le saccage en éducation, en santé ou en petite enfance. L’annonce de leur bilan et le moment choisi font penser davantage à une répétition générale pour les prochaines élections », fustige Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Des compressions qui font mal
La Centrale considère que les surplus des libéraux s’expliquent plus particulièrement par les compressions dans les services publics. Ce ne sont certes pas les récentes annonces d’ajouts de ressources qui vont soulager le stress des compressions déjà imposées :
– 900 millions de dollars en éducation primaire secondaire depuis 2010
– 155 millions dans les cégeps depuis 2010
– 270 millions dans les universités depuis 2012
– Plus de 350 millions en petite enfance depuis 2013
– Plus de 2 milliards en santé et services sociaux depuis 2014
La présidente confie que « les quelques centaines de millions de dollars remis dans les services publics sont évidemment les bienvenus. Par contre, c’est loin d’être suffisant compte tenu des besoins criants. Nous espérons fortement que le gouvernement Couillard comprendra enfin qu’il faut réinvestir davantage dans les différents réseaux pour réparer les pots cassés. »
Baisse du taux de chômage
Il ne faudrait pas non plus crier trop fort à la bonne nouvelle du côté de l’emploi, avec un taux de chômage historiquement bas, soit de 6,2 %. Force est de constater que ce bas taux de chômage s’explique par le retrait de 20 300 personnes de la population active (qui ont abandonné la recherche d’emploi ou pris leur retraite).
De plus, la croissance de l’emploi cache le fait qu’il y a peu de progrès quant à la qualité de ces derniers :
– 64 % des emplois créés depuis un an sont à temps partiel
– L’emploi dans le secteur manufacturier est toujours en déclin (- 0,7 %)
– Il existe un recul de l’emploi chez les moins de 25 ans depuis un an (- 2,5 %)
« Le gouvernement doit s’assurer qu’il met en place les conditions favorables pour le développement d’emplois de qualité. Les compressions, le manque d’investissement dans la formation et les services publics viennent contrecarrer tout cela. Il faut chercher des solutions du côté des réinvestissements en éducation, dans la formation et appuyer un salaire minimum viable. Ce sont des vecteurs de création d’emploi de qualité », conclut Louise Chabot.