La récente nouvelle selon laquelle RBC remplace des employés canadiens en transférant en sous-traitance des emplois à des travailleurs étrangers temporaires a déclenché une tempête au pays : d’après une multitude d’informations rendues publiques depuis, d’autres banques et employeurs se livrent à la même pratique.
La controverse de RBC fait suite à un scandale qui a éclaté en Colombie-Britannique : le manque de vigilance de la ministre Finley a fait en sorte que des travailleurs étrangers temporaires ont été recrutés par l’industrie minière dans cette province, même si des centaines de candidats canadiens n’ont même pas eu droit à une entrevue d’embauche.
« La population du pays ne fait plus confiance à la ministre Finley pour assurer la protection des emplois et des travailleurs canadiens », soutient Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos.
« De même, les Canadiens n’ont aucune raison de croire que la ministre Finley est préoccupée par la protection des travailleurs étrangers qui, souvent, sont les victimes du Programme des travailleurs étrangers temporaires », déclare M. Neumann.
« De toute évidence, le moment est venu pour la ministre de remettre sa démission. »
La controverse déclenchée à RBC a fait boule de neige : des milliers de Canadiens se sont indignés de la situation par l’intermédiaire de blogues, de babillards électroniques et de Facebook. Dans leurs doléances, des employés soulignent en outre le fait que la mauvaise utilisation du Programme des travailleurs étrangers temporaires est maintenant monnaie courante dans leur milieu de travail.
« La situation a dégénéré en scandale national », déplore M. Neumann. « La ministre s’emploie maintenant à réparer les pots cassés plutôt qu’à prendre des mesures immédiates et concrètes pour régler le problème. »
L’utilisation du Programme des travailleurs étrangers temporaires a augmenté de plus de 100 % sous le gouvernement Harper. Le Syndicat des Métallos soutient que les sociétés et le gouvernement Harper ont recours à des travailleurs étrangers temporaires pour accroître leurs profits et créer, de façon permanente et selon un système à deux vitesses, une frange de travailleurs remplaçables, exploités et à bas salaires.
« Au Canada, tout le monde devrait avoir la chance de décrocher un emploi décent, que l’on soit un citoyen canadien, un résident canadien ou un nouvel arrivant », affirme M. Neumann.