Le coordonnateur de l’organisme, François Saillant, estime que « les décisions prises à Ottawa depuis le début des années 1990 ont considérablement nui à la lutte contre les problèmes de logement et d’itinérance au Québec comme ailleurs au Canada ». Il ajoute que le gouvernement fédéral est ainsi allé à l’encontre des engagements qu’il a pris en adhérant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels : « En 1993, le comité de l’ONU chargé de l’application de ce Pacte s’étonnait qu’étant donné la gravité des problèmes d’habitation et d’itinérance au Canada, le gouvernement fédéral ne consacrait que 1,3 % de ses dépenses publiques au logement social. Vingt ans plus tard, ce pourcentage est descendu à 0,8 % et il est condamné à descendre davantage, compte tenu de la fin annoncée des subventions aux logements sociaux existants ».
Il précise que la fin d’une petite partie de ces subventions génèrera des économies de 65,2 millions $ en 2013-2014 par rapport à 2010-2011. Selon François Saillant, « comme le phénomène s’accélèrera considérablement au cours des prochaines années, les sommes sauvées par Ottawa au détriment des logements sociaux existants dépasseront rapidement les 253 millions $ par année que le budget Flaherty du 21 mars dernier a accordés jusqu’en 2019 aux provinces et aux territoires pour tous leurs programmes de logements dits abordables ».
Le FRAPRU a pressé le gouvernement conservateur de s’engager sans plus tarder à maintenir ces subventions, de manière à assurer que les logements demeureront accessibles financièrement non seulement pour les locataires à faible revenu actuels, mais pour tous ceux qui en auront besoin à l’avenir. Il l’a également pressé de majorer de manière importante ses investissements dans la construction de nouveaux logements sociaux, notamment pour faire face aux problèmes dramatiques de surpeuplement et de délabrement des logements au Nunavik et sur les réserves autochtones.
Il a rappelé que, selon les chiffres les plus récents de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, 981 800 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Canada, dont 260 700 au Québec, alors qu’entre 150 000 et 300 000 personnes peuvent être considérées comme itinérantes.
Compte tenu de l’urgence de la situation, le FRAPRU a également demandé aux différents partis d’opposition de faire entendre leurs voix à ce sujet à la Chambre des Communes, mais aussi de dévoiler rapidement leurs propres engagements électoraux en matière d’habitation et d’itinérance.