Lors de leur passage à la commission mardi dernier, le CCGIM n’a pu que constater à nouveau le désastre qu’entraînerait un tel scénario. Il est impensable que la CTQ donne son aval pour ce projet. Nous n’avons pas été surpris que l’entreprise tente par sa demande de modification d’avoir des subventions du gouvernement, mais nous étions loin de nous attendre à ce que l’objectif final soit d’abandonner complètement la Gaspésie.
L’arrogance des représentants de Kéolis a mis plusieurs d’entre nous en colère. Il est rare de voir autant de mépris de la part d’une entreprise envers une population qui témoigne pourtant de la qualité et de la nécessité de ces services. Nous appréhendons que ces coupes engendrent d’importantes pertes d’emplois. Il faut comprendre que la qualité du service repose sur le travail des employé-es d’Orléans Express et non pas par sur celui de ses dirigeants. De plus, comment une entreprise qui ne respecte pas ses clients pourrait-elle respecter ses travailleuses et ses travailleurs ?
Il est hors de question de laisser les dirigeants d’Orléans Express venir semer le chaos en Gaspésie. Non seulement mettent-ils en péril notre économie, ils fragilisent aussi l’organisation de nos centres de santé et de services sociaux (CSSS). En effet, les chiffres concernant la santé démontrent que les CSSS utilisent le service de livraison de colis d’Orléans Express, Expedibus, pour acheminer des prélèvements à analyser dans les grands centres. Ils ont aussi recours aux services de la compagnie pour le transport des patients. Force est de constater que la CTQ se doit d’être prudente devant la demande de Kéolis de mettre fin à un service indispensable. La commission doit s’assurer au préalable que nos CSSS sont organisés et que le ministre de la Santé est au courant de la situation.
Nous demandons d’ailleurs au ministre de la Santé d’intervenir et d’expliquer à la population sa stratégie pour répondre aux besoins actuels des CSSS.
Nous demandons aussi à la CTQ de mettre un terme au cirque de Kéolis tant et aussi longtemps que celle-ci ne démontrera pas sa bonne foi et contribuera à maintenir l’organisation de nos institutions publiques. Il est moralement inacceptable de prendre ainsi une population en otage.
Il a été démontré clairement, lors des auditions, que le seul objectif de l’entreprise était de maintenir le corridor Montréal-Québec. Kéolis a tenté en vain de démontrer que le service de la régie intermunicipale de transport de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, la RÉGÎM, constituait une concurrence déloyale. L’entreprise s’est plainte d’être incapable de s’adapter au changement du marché avec les règles actuelles, ce qui est inquiétant pour une multinationale, et encore plus pour ses actionnaires !
En conclusion, le CCGIM (CSN) demande que le ministre de la Santé intervienne et donne la garantie à l’Agence de santé et des services sociaux de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine que les services de soins à la population ne seront pas perturbés par les coupes prévues, et qu’il s’assure que chaque établissement de santé a pu mettre en place des solutions de rechange à long terme.