« Il est absolument inacceptable que des renseignements importants sur un enjeu prioritaire ne soient pas divulgués aux Premières Nations », a déclaré Perry Bellegarde, Chef national de l’APN. « Le gouvernement fédéral et la GRC doivent transmettre immédiatement aux Premières Nations toute l’information qu’ils détiennent afin que nous puissions mieux comprendre la situation actuelle et travailler ensemble pour trouver des solutions. »
Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a confirmé hier les commentaires émis la semaine dernière par Bernard Valcourt, ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien, selon lesquels 70 pour cent des femmes autochtones assassinées au Canada ont été victimes d’actes de violence perpétrés par des Autochtones. Ce pourcentage ne touche que les cas qui ont été résolus. Un rapport de la GRC émis en mai 2014 révélant qu’au moins 1 181 femmes et jeunes filles autochtones ont été assassinées ou portées disparues entre 1980 et 2012 ne comprenait pas cette dernière information.
Le Chef national Bellegarde envoie une lettre à la GRC exigeant formellement que ces renseignements soient communiqués aux Premières Nations.
« Le fait que le ministre des Affaires autochtones cache d’importants renseignements et pire encore, qu’il s’en serve contre les Premières Nations défie toute logique et ne respecte pas le devoir fiduciaire du Ministère », a poursuivi le Chef national Bellegarde. « Blâmer les victimes n’est plus une option. Le gouvernement fédéral doit reconnaître les causes profondes de la pauvreté et joindre ses efforts aux nôtres pour améliorer ces piètres conditions, remédier au manque de soutien dont souffre au quotidien notre peuple, et instaurer des mesures pour soutenir un programme d’aide aux hommes. Il y a tout juste un mois lors de la récente table ronde nationale sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles autochtones, le ministre Valcourt s’est engagé à collaborer avec nous pour mettre en œuvre des mesures coordonnées afin de prévenir et de contrer la violence. Il ne peut, en toute bonne foi, continuer à dissimuler des renseignements. »
Au cours de la table ronde nationale sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles autochtones qui a eu lieu le 27 février 2015, toutes les provinces se sont engagées à élaborer une campagne de sensibilisation et de prévention à l’échelle nationale, à tenir un forum national sur la justice au Manitoba et à se rencontrer de nouveau l’an prochain pour discuter des progrès. Les Premières Nations continuent à réclamer une enquête publique nationale comme moyen d’identifier les causes profondes de la violence et d’y mettre fin, et tenir compte de l’incidence du colonialisme sur les Premières Nations.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’élaboration d’un plan d’action visant à éliminer la violence et sur l’appui à la mise en place d’une enquête publique nationale, veuillez consulter le lien suivant : http://www.afn.ca/index.php/en/policy-areas/i-pledge.-end-violence.