Un portrait sombre, mais bien réel
Le Livre noir s’appuie sur de nombreux rapports et études, des expériences internationales concluantes, un sondage populationnel et la réalité des membres de la FIQ. Le constat est sombre, mais bien réel : la qualité et la sécurité des soins sont actuellement en péril au Québec. Surcharge de travail, fatigue et détresse entraînent des soins omis, des erreurs et des événements indésirables, qui rendent la prestation de soins humains et de qualité extrêmement difficile.
– 80 % des Québécois-e-s ont affirmé avoir l’impression que les professionnelles en soins sont surchargées au Québec.
– 1326 : c’est le nombre d’incidents et d’accidents dans les milieux de soins au Québec, chaque jour.
– Les professionnelles en soins de la FIQ ont rempli 2000 formulaires en moins d’un an pour dénoncer des situations où leurs conditions d’exercices ne leur permettaient pas d’assurer des soins sécuritaires pour les patient-e-s.
Les ratios sécuritaires : une question de santé, de sécurité et d’humanité
Fidèle à sa ligne de conduite de proposition, la FIQ a des solutions concrètes pour améliorer la situation. Les ratios sécuritaires promus par la FIQ signifient la présence d’une équipe minimale de professionnelles en soins requise en tout temps pour un groupe de patient-e-s ayant des problèmes de santé similaires. Ce minimum est ensuite ajustable à la hausse selon les besoins des patient-e-s. Les ratios sécuritaires permettent de sauver des vies, d’optimiser la guérison, de prévenir des événements indésirables et de respecter la dignité des patient-e-s, sans augmenter les coûts du système de santé.
On retrouve déjà des ratios dans d’autres secteurs d’activités, en éducation, dans le transport aérien ou en centres de la petite enfance et en garderies, mais pas dans le milieu de la santé, pas pour les professionnelles en soins. « Le tiers des Québécois-es croient que des ratios sécuritaires existent déjà en santé, alors qu’il n’en est rien. Quand on voit tous les bénéfices que l’implantation de ratios amène, à la fois pour les professionnelles en soins et pour les patient-e-s, on se demande effectivement pourquoi il n’y en a pas déjà au Québec et ce que le gouvernement attend pour aller de l’avant ! », s’étonne Nancy Bédard, présidente de la FIQ.
Avec le Livre noir de la sécurité des soins, la FIQ entend alerter la population québécoise en sillonnant la province et en diffusant cette publication de la façon la plus large possible. Tiré à plus de 100 000 exemplaires, le Livre noir est aussi disponible sur fiqsante.qc.ca, où la FIQ recueille également les témoignages et observations des citoyen-ne-s. La députation québécoise doit s’attendre à en recevoir une copie sous peu.
Pendant ce temps au gouvernement du Québec
La FIQ a réalisé un gain important en 2015 concernant les ratios : en effet, le gouvernement s’est engagé à mettre sur pied des projets sur les ratios sécuritaires. Si les travaux sont en cours, les sites où auront lieu les projets pilotes ne sont toujours pas annoncés et on ne peut pas dire que cela semble être une priorité pour le MSSS.
« On se doute bien que le ministre Barrette va encore tenter de banaliser, en affirmant que des travaux sont en cours et en nous accusant de tout voir en noir. Ce qui nuit au réseau de la santé, ce sont ses politiques et son refus de voir la réalité telle qu’elle est. On dirait qu’il ne saisit pas l’urgence d’agir et l’état critique de la situation. C’est pourquoi on invite les patient-e-s, les proches aidant-e-s et les citoyen-ne-s à nous faire part de leurs expériences à propos du manque d’effectifs et de la surcharge de travail dans le réseau », a conclu la présidente de la FIQ.
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