Édition du 17 décembre 2024

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Négociations secteurs public et parapublic

La tournée de Front commun s'arrête en Estrie

14 octobre 2009
SHERBROOKE, le 14 octobre 2009. - C’est sous le thème « Ensemble pour les services publics » que la tournée du Front commun s’arrête en Estrie. Des dirigeants des trois grandes organisations syndicales Régine Laurent, du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Claudette Carbonneau de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et Michel Arsenault de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) sont de passage dans la ville de Sherbrooke afin d’échanger avec leurs membres et la population sur les enjeux de la négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

« Ce Front commun est unique dans l’histoire du Québec. Nous négocions d’une même voix pour 475 000 travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans tous les domaines, dans toutes les régions du Québec. Cette négociation est importante, non seulement pour nos membres, mais pour toute la population. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer les conditions de travail des salariés de l’État, il s’agit également de maintenir et d’améliorer les services publics » ont déclaré en substance les porte-parole.

Les services publics : un poids économique majeur

Dans la région de l’Estrie, les services publics assurent des emplois à 21 376 personnes. Cela représente une somme de 732 308 006 $ qui est injectée dans l’économie régionale. D’ailleurs, les derniers mois ont révélé qu’un État doté de services publics forts traverse mieux les crises économiques, car les sommes qui y sont accordées demeurent un investissement rentable pour relancer l’économie. Ces services gouvernementaux, de santé et d’éducation de qualité et accessibles à tous les citoyens constituent un véritable rempart contre la pauvreté, particulièrement important en cette période de difficultés économiques.

« Dans tous les réseaux publics, nous sommes face à un enjeu majeur : l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Nous avons besoin de ces milliers de femmes et d’hommes qui se dévouent pour leur communauté. Au cours des prochaines années, les problèmes de pénurie de personnel iront en s’accentuant. Nous devons dès aujourd’hui prendre les moyens pour assurer la continuité et la qualité des services publics. Invoquer dans ces conditions le déficit budgétaire pour ajouter encore au fardeau des salarié-es de l’État mettrait encore davantage en péril la pérennité de nos services publics » a ajouté Claudette Carbonneau.

Des conditions de travail qui doivent être améliorées

Le retard salarial constaté entre les employés des secteurs public et parapublic et les autres salariés du Québec est un obstacle important à leur fonctionnement optimal et à leur développement. En 2008, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) estimait ce retard à 7,7 % en moyenne par rapport à l’ensemble des salariés du Québec et à 5,2 % par rapport au secteur privé.

De plus, il est faux de croire que les employés de l’État bénéficient d’une sécurité d’emploi mur à mur. Seulement 64 % d’entre eux ont des postes réguliers, les trois quarts à temps plein, le quart à temps partiel et 36 % ont des emplois sur appel, occasionnels ou temporaires, ne profitant ainsi d’aucune sécurité d’emploi.

« Il est clair que les conditions de travail dans les secteurs public et parapublic se sont détériorées au fil des années. Aujourd’hui, il est faux de prétendre que les employés du gouvernement profitent de situations plus avantageuses que la moyenne. Les travailleuses et travailleurs de l’État ont droit comme les autres de revendiquer ce qui leur revient. » a souligné Régine Laurent.

Un rapport de force augmenté

Près d’un demi-million de personnes sont réunies au sein de ce Front commun. Le gouvernement du Québec doit saisir cette opportunité de réparer les dommages causés par l’adoption sous bâillon d’une loi spéciale pour imposer des conditions de travail à l’ensemble des salariés.

« Nous ferons preuve de détermination et de solidarité et nous attendons du gouvernement qu’il mène ces négociations avec diligence et de bonne foi. Nous avons convenu d’une démarche de négociation accélérée, et nous déposerons nos demandes dès le 30 octobre prochain, tel que le prévoit la Loi. Nous souhaitons que le gouvernement adopte comme nous un échéancier raccourci et que nous pourrons obtenir une entente avant l’échéance du 31 mars 2010. Il s’agit de notre meilleure chance de convenir d’un contrat de travail qui répond à la fois aux attentes de nos membres et aux besoins de la population », a conclu Michel Arsenault.

Rappelons qu’en mai dernier, les trois organisations syndicales ont annoncé qu’elles s’unissaient en Front commun afin de négocier d’une même voix pour les 475 000 personnes salariées des services publics. Il s’agit des fonctionnaires et des professionnels du gouvernement, et des travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé, de l’éducation et de certains organismes gouvernementaux.

Le Front commun réunit tous les grands syndicats présents dans les secteurs public et parapublic, soit les organisations regroupées au sein du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ, SPGQ et APTS), de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ et FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB et UES).

Renseignements :
Michelle Filteau
Front commun
(514) 894-1326
Source : Front commun

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