Les groupes de défenses de droits : chiens de garde des droits !
Dans la politique gouvernementale de l’action communautaire, il est écrit que : « Les organismes de défense collective des droits jouent un rôle de chien de garde des droits et leur fonction de critique se trouve ainsi protégée. » rappelle Sylvain Lafrenière de l’ACEF du Nord de Montréal. « En créant le programme de soutien aux organismes de défense des droits, le gouvernement reconnaissait leurs rôles et s’engageait à assurer leurs pérennités. Or présentement nous sommes muselés. »
« Cette campagne vise à rappeler que les groupes de DCD sont des chiens de garde des droits des personnes assistées sociales, des femmes, des aînés et des aînées, des chômeurs et des chômeuses, des locataires, des personnes en situation d’handicap, des personnes immigrantes et racisées, des travailleurs et des travailleuses, de la communauté LGBTQIA+ ainsi que des droits à l’environnement » indique Carole Benjamin de la Table des groupes de femmes de Montréal (TGFM). « Nous aboyons pour réclamer l’élargissement des droits et nous hurlons pour sonner l’alarme, lorsque ces droits sont menacés, mais le sous-financement des groupes de DCD agit comme une muselière ! »
Aucune majoration ni indexation du financement depuis 9 ans !
La moyenne de financement des organismes en défense collective des droits se situe autour de 55 000$ et un groupe sur cinq (22%) ne reçoit que 30 000$ de subvention. Les subventions gouvernementales n’ont reçu aucune majoration ni indexation depuis 9 ans. Afin que ces organismes puissent réaliser leur mission, les groupes revendiquent au gouvernement du Québec de rehausser leur financement de 40M$.
« Cette situation se reflète très concrètement dans les groupes ! Faute de subventions suffisantes, l’organisme Mouvement Action Chômage (MAC) du Lac-Saint-Jean est menacé de fermer ses portes. Interpellé à ce sujet, Philippe Couillard, a répondu que le financement des organismes communautaires allait au mérite et non pas en fonction de la mission de l’organisme » dénonce Sylvain Lafrenière. « Cette affirmation dévoile l’ignorance de Monsieur Couillard concernant les mécanismes d’attribution des subventions aux organismes communautaires et révèle un profond mépris pour les personnes vivant en situation de pauvreté ainsi que des organismes qui défendent leurs droits. Que faut-il faire pour mériter le mérite de ce gouvernement ? Être une entreprise ? Être une pétrolière ? » questionne Monsieur Lafrenière.
Les organismes de défense des droits accompagnent des milliers de personnes par années. « Notre mission est de donner une voix à ceux et celles dont les droits sont bafoués. Évidemment cela nous amène à analyser et à avoir un regard critique. C’est dérangeant, mais c’est normal et souhaitable dans une société démocratique. Alors, non, monsieur le Premier ministre, ces organismes n’ont pas ce qu’ils mériteraient d’avoir comme financement ! » termine Madame Benjamin.
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