La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, a tenu aujourd’hui la traditionnelle conférence de presse pour faire connaître les priorités de son organisation pour la nouvelle année qui débute.
« La pandémie a mis en lumière l’état important de désorganisation dans lequel se trouve notre réseau de santé à la suite des coupes et des compressions des dernières années. La situation n’est guère mieux dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur où les mauvaises conditions de travail mettent en péril la capacité de l’État à garantir les services à la population. Après la crise sanitaire, il y a une véritable crise des conditions de travail que le gouvernement ne pourra régler qu’en mettant fin à l’exploitation éhontée des travailleuses et travailleurs du secteur public, qui a trop duré », explique Sonia Ethier.
Des mandats de grève qui se multiplient
La CSQ poursuivra d’ailleurs la mobilisation de ses membres, enclenchée en 2020, qui devrait se traduire par l’adoption de mandats de grève dans l’ensemble des syndicats d’ici la fin du mois de janvier. « Le ras-le-bol et la colère sont généralisés chez nos 125 000 membres du secteur public, et cela se traduit par d’importants appuis à la grève. »
Qualité de l’air et vaccination
Autre sujet : en ce qui concerne la qualité de l’air dans les écoles et bâtiments scolaires, Sonia Ethier a écouté attentivement les propos du ministre Jean-François Roberge à ce sujet, il y a deux jours, et elle l’invite à ne pas écarter trop rapidement le recours à des purificateurs d’air dans les classes où les normes ne sont pas satisfaisantes. « Le ministre semble dire que leur présence dans les classes et le bruit que ces appareils produisent seraient dérangeants pour la concentration des élèves. Je pense qu’il saute un peu trop vite aux conclusions et qu’il met en doute trop facilement le bon jugement du personnel pour ce qui est de choisir le meilleur emplacement pour ces purificateurs. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, le ministre doutait de la nécessité de porter des masques en classe, alors que son point de vue a changé depuis. La question des purificateurs d’air mérite sans nul doute d’être plus réfléchie également », met en garde la leader syndicale.
Un autre sujet qui préoccupe la présidente de la CSQ est la question de la vaccination du personnel du réseau scolaire et du réseau de l’enseignement supérieur.
« La décision d’inclure les enseignantes et les enseignants, ainsi que les éducatrices des services à la petite enfance, parmi les groupes prioritaires pour la vaccination est une bonne nouvelle. Cependant, nous pressons le gouvernement et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) d’inclure tous les personnels de l’éducation dans ces groupes prioritaires, c’est-à-dire d’ajouter aussi le personnel de soutien ainsi que le personnel professionnel. En effet, ces travailleuses et ces travailleurs ne sont pas moins à risque que leurs collègues de l’enseignement », d’expliquer Sonia Ethier.
Des défis importants en petite enfance
En petite enfance, le gouvernement devra attaquer de front le manque de places en centres de la petite enfance (CPE) et en milieu familial régi et subventionné, dans toutes les régions du Québec. Ce déficit est causé, entre autres, par une pénurie de main-d’œuvre sans précédent dans le réseau. « La CSQ tend la main au gouvernement pour trouver des solutions concrètes avec le Comité sur la rémunération, qui débutera sous peu pour le milieu familial, et avec les négociations nationales et regroupées en centres de la petite enfance qui sont présentement en cours », mentionne Sonia Ethier.
Réforme en santé et en sécurité du travail
Au cours de l’année 2021, la CSQ travaillera activement à faire bonifier les changements proposés par la réforme des lois en santé et en sécurité du travail, notamment lors de son passage en commission parlementaire, le 21 janvier 2021.
Parmi les changements souhaités, la CSQ proposera que les maladies à caractère psychologique soient davantage reconnues dans la loi et que les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’enseignement supérieur soient reconnus à leur juste valeur quant à leur niveau de risques en matière de lésions professionnelles.
Une Charte de la langue française à renforcer
Du côté de la Centrale, le projet de loi visant à renforcer la Charte de la langue française est également fortement attendu. La CSQ est inquiète du recul du français au Québec, particulièrement dans la métropole. On souhaite notamment qu’on étende l’application de la Charte aux entreprises sous juridiction fédérale et qu’on applique les dispositions de protection et de promotion de la langue française dans les PME québécoises. Le dossier est à suivre, comme celui visant la réforme du mode de scrutin pour lequel le gouvernement Legault avait promis d’aller jusqu’au bout.
Appui aux peuples autochtones pour la reconnaissance de leurs droits
Finalement, la présidente de la CSQ continuera d’appuyer fortement les peuples autochtones pour qu’ils obtiennent enfin des gouvernements du Québec et du Canada la pleine reconnaissance de leurs droits et des conditions de vie dignes et humaines. Il faut établir une relation de confiance et de respect mutuels entre les Autochtones et les non-Autochtones, et nos gouvernements doivent prendre des mesures fermes pour mettre fin à toute forme de racisme à l’endroit des Autochtones.
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