Face à cette déferlante, journalistes, chercheurs et intellectuels, y compris les plus subversifs – et peut-être même surtout eux –, ont rendu les armes. À tel point que certains voient dans la culture de masse l’art de notre temps, démocratique et... rebelle. D’autres se contentent d’y dépister les stéréotypes et les rapports de domination et de fantasmer une possible réappropriation des contenus.
Ce livre prend le contre-pied de ces abdications. Il s’inscrit dans une tradition de critique de l’aliénation, du spectacle et des modes de vie capitaliste, qu’il ravive en démontrant comment les derniers avatars de la culture de masse, omniprésents et plus efficaces que jamais, laminent les sociétés et domestiquent les esprits.
La culture de masse toujours contre les peuples
Éditions l’Échappée
Dirigé par Cédric Biagini et Patrick Marcolini
Les brutes et la punaise. Les radios-poubelles, la liberté d’expression et le commerce des injures
Lux éditeur
Dominique Payette
« Ce livre est un essai sur la radio, un média que j’aime et auquel j’ai consacré trente ans de ma vie professionnelle. Un média dont je connais la force d’impact, le lien très étroit qui s’établit parfois entre celui qui y parle et ceux qui l’écoutent. »
Les brutes et la punaise dissèque le phénomène des radios de confrontation, connues sous le quolibet de « radios-poubelles », et dont la plupart se trouvent à Québec. Dominique Payette y analyse la frontière ténue qui sépare journalisme d’opinion et manipulation politique, et livre ce salutaire rappel : si les médias ont le droit de prendre position, voire de soutenir des idées politiques, il est de leur devoir de le faire dans le respect des faits et, surtout, en laissant à leur public la liberté de ne pas être d’accord avec eux.
Il faut lire ce texte comme une réflexion inquiète sur la disparition des conditions nécessaires à un débat civilisé et rigoureux dans notre société. Comment invoquer la liberté d’expression pour justifier la prolifération de propos qui, de l’avis de plusieurs, empoisonnent l’atmosphère de la Cité ? Peut-être le temps est-il venu d’affronter
Silvia Federici
Le capitalisme patriarcal. La fabrique
Traduit par Etienne Dobenesque
Comment faire tourner les usines sans les travailleurs vigoureux, nourris, blanchis, qui occupent la chaîne de montage ? Loin de se limiter au travail invisible des femmes au sein du foyer, Federici met en avant la centralité du travail consistant à reproduire la société : combien couterait de salarier toutes les activités procréatives, affectives, éducatives, de soin et d’hygiène aujourd’hui réalisées gratuitement par les femmes ? Que resterait-il des profits des entreprises si elles devaient contribuer au renouvellement quotidien de leur masse salariale ?
La lutte contre le sexisme n’exige pas tant l’égalité de salaire entre hommes et femmes, ni même la fin de préjugés ou d’une discrimination, mais la réappropriation collective des moyens de la reproduction sociale, des lieux de vie aux lieux de consommation – ce qui dessine l’horizon d’un communisme de type nouveau.
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