Édition du 17 décembre 2024

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Logement

La SCHL participe à l'augmentation du coût de l'habitation et à la fragilisation de l'économie canadienne (IRIS)

MONTRÉAL, le 27 juin 2012 - Si la double crise d’accessibilité et d’abordabilité du logement perdure depuis 13 ans au Québec, les politiques d’accès à la propriété de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) n’y sont pas étrangères, révèle un note socio-économique de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) publiée aujourd’hui. Les politiques de titrisation et le virage commercial effectué par cet organisme sont au cœur de la spéculation immobilière en cours.

« Le taux d’inoccupation qui avait subi une légère hausse dans les derniers temps est à la baisse cette année et s’établit à 2,2% tant à Montréal que dans la moyenne des centres urbains du Québec. Cela le situe encore sous la barre d’équilibre du marché locatif, ce qui fait que nombre de gens auront de la difficulté à se trouver un logement. À Québec et à Rouyn la situation continue d’être alarmante, avec des taux d’inoccupation respectifs de 0,7% et 0,3%. Malgré un léger ralentissement de la progression des loyers, il est bon de noter que leur augmentation a surpassé les estimations de la Régie du logement » souligne Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS.

Comme l’ont montré les travaux précédents de l’IRIS à propos de la crise du logement, cette réduction du nombre de logements locatifs accessibles et la hausse des prix des dernières années s’expliquent par la construction massive de condos. Or, ce boom immobilier a été causé, au moins en partie, par les politiques de la SCHL.

« Cette année nous voyons un marché du condo en surchauffe alors que le nombre d’habitations invendues augmente. Cette frénésie du condo n’est pas venue de nulle part. En modifiant ses politiques d’accès à la propriété, la SCHL a favorisé la construction de condos, la hausse de leur prix et l’endettement des ménages canadiens. En axant son développement sur la titrisation des dettes personnelles et la multiplication de ses produits d’assurance, elle s’est éloignée de sa mission d’assurer l’accès au logement » affirme Louis Gaudreau, chercheur-associé à l’IRIS.

En voulant à tout prix devenir profitable pour le trésor canadien la SCHL prend d’importants risques.

« La dette hypothécaire totale dont est ultimement responsable le gouvernement canadien s’élève à plus de 880 G $, soit 54,2 % du PIB du pays. Malgré les réserves de 10 G$ dont dispose la SCHL, un effondrement généralisé du marché de l’immobilier pourrait se traduire en une crise importante des finances publiques. En réduisant récemment la durée des hypothèques admissibles à l’assurance de la SCHL, le gouvernement fédéral admet en quelque sorte l’échec de la politique en matière de développement résidentiel dont il s’était jusque-là fait le promoteur », remarque Louis Gaudreau.

On peut télécharger la note Logement 2012 : le jeu risqué de la SCHL à : www.iris-recherche.qc.ca

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