Édition du 17 décembre 2024

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La FFQ sur le budget : Pas de véritable prise en compte des femmes

Montréal, le 20 mars 2012 – À la lecture du budget du Québec, la Fédération des femmes du Québec constate l’absence de plan pour les femmes. « Que ce soit sur l’angle de la retraite, de l’éducation, de la pauvreté ou du développement économique, nous sommes incapables de voir comment le gouvernement tient compte des femmes dans le budget, » de dire Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec.

En matière de retraite, « le gouvernement met en place le Régime volontaire d’épargne retraite (RVER) qui est une solution totalement inappropriée pour les femmes mais représente surtout un cadeau aux institutions financières » poursuit-elle. Ce régime, auquel les employeurs ne sont pas tenus de contribuer, vise à accroitre l’épargne individuelle. Actuellement, seulement 9% des personnes ayant des revenus de travail de 30 000$ ou moins par an contribuent à un REER (Les femmes gagnent en moyenne 28 000$ par année). Avec leur salaire inférieur et leurs absences ponctuelles sur le marché du travail pour s’occuper des besoins familiaux, les femmes vont demeurer plus pauvres à la retraite même avec ce régime. La FFQ prône plutôt l’amélioration du Régime des rentes du Québec, notamment parce que c’est le seul qui tient véritablement compte du parcours des femmes sur le marché du travail, et parce que les frais de gestion sont nettement moindres que ceux des institutions financières (0,06% versus 2% par année).

En éducation, le gouvernement ne renonce toujours pas à la hausse des frais de scolarité, alors que l’accès aux études postsecondaires est clé dans l’atteinte de l’égalité. Aucune étude, aucune analyse gouvernementale ne semble avoir analysé l’impact sur cette hausse sur les femmes. Or, le Rapport du comité sur l’accessibilité financière aux études de l’Université du Québec indique que la hausse pourrait avoir un impact négatif sur la participation des femmes aux études postsecondaires. On pense aux travailleuses étudiantes à temps partiel, aux mères cheffes de famille monoparentales, aux femmes qui sont les premières de la famille à étudier à l’université, aux mères travailleuses ou aux immigrantes qui veulent se requalifier tout comme les enfants de parents de la classe moyenne.
En matière de soins à domicile, le crédit d’impôt remboursable pour les proches aidantes dont 75% sont des femmes, leur offrira un certain soulagement. Or la FFQ craint la solitude de ces femmes. Pour éviter cela, on aurait pu investir dans le soutien à domicile, dans les CLSC et dans le réseau des 6000 travailleuses dans le domaine de l’aide à domicile, réseaux qui sont organisés pour soutenir les aîné.e.s.

En matière de développement économique, le Plan Nord aura peu d’effets sur le travail des femmes. Il faut penser aux écarts qui pourraient se développer entre les travailleurs dans le domaine de l’extraction et les travailleuses dans les services de soutien, ainsi qu’aux difficultés pour les familles dont un parent part dans le Nord. De plus, il faut s’assurer que le plan tienne compte des besoins des femmes autochtones et que l’on adopte des mesures pour prévenir la violence avec l’arrivée en grand d’hommes dans les communautés.

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