C’est avec indignation que la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a appris l’arrestation d’une dizaine de personnes sans aucune raison apparente, lors de la manifestation pour un budget équitable qui a réuni 50 000 personnes au centre-ville de Montréal, le 12 mars. Au moment d’écrire ces lignes, ces personnes sont toujours détenues.
Arrestations arbitraires et profilage social
« Nous étions dans les rues pour réclamer une intervention soutenue de l’État dans les politiques sociales. C’est plutôt à une intervention de son bras armé auquel nous avons eu droit ! » s’indigne Marie-Eve Rancourt, porte-parole de la Coalition de 120 groupes qui a organisé la manifestation conjointement avec l’Alliance sociale. Avant même le début de la manifestation, un groupe de dix personnes, portant des vêtements noirs, fut arrêté et mis en détention. À l’aide de policiers hissés sur des chevaux, le groupe fut isolé de la foule, menotté et amené en file indienne dans des voitures de police malgré les réactions de protestation des gens arrêtés et d’une partie de la foule autour. « Selon les informations que nous avons, les dix personnes arrêtées comparaissent aujourd’hui pour répondre à des accusations de port d’arme et de complot dans le but de commettre un crime. Rien dans les informations dont nous disposons nous indique que c’était le cas. Elles ont été arrêtées parce qu’elles portaient des vêtement noirs, tout simplement ! » continue François Saillant.
Les droits humains bafoués
Les arrestations préventives de samedi s’apparentent étrangement aux agissements policiers lors du G20 à Toronto en juin dernier. Plus de 1000 personnes avaient alors été détenues « préventivement » pendant plusieurs jours alors qu’elles n’avaient commis aucune infraction. « Nous sommes fortement préoccupés par ce qui semble être une volonté d’empêcher les gens de manifester et une dérive sécuritaire de plus en plus grande. De plus, ces personnes semblent avoir été ciblées à cause de leur allégeance politique. Le Québec, en tant que nation démocratique, se doit de respecter les droits de ses citoyennes et citoyens, et au premier chef, le droit de manifester et celui de l’interdiction de la discrimination basée sur les convictions politiques des personnes » termine Marie-Eve Rancourt.