La CSQ et ses fédérations ont déplacé une automobile accidentée devant le 600, rue Fullum, pour illustrer les risques de dérapage que le projet de loi no 40 (PL40) fait courir à l’école québécoise.
« Le gouvernement modifie en profondeur la Loi sur l’instruction publique et cela aura de sérieuses conséquences pour le personnel, les élèves et leurs parents. C’est totalement irresponsable de vouloir bousculer tout le monde et de recourir au bâillon pour imposer des changements d’une telle envergure et de refuser d’entendre les arguments des opposants », déplore la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.
Cette dernière invite le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, à renoncer au bâillon et à manifester de l’ouverture pour éviter de précipiter « l’école québécoise dans un mur », ce que personne ne souhaite.
Attaque contre l’expertise professionnelle
Pour sa part, la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini, dénonce l’attaque frontale contre les enseignants contenue au projet de loi no 40. « Le gouvernement visait la gouvernance des commissions scolaires et leur abolition. Or, il dérive totalement vers une attaque de l’expertise professionnelle et de l’autonomie du personnel enseignant. Il est notamment question de formation continue imposée, d’ingérence possible dans les pratiques pédagogiques et de perte de parité au conseil d’établissement, des éléments qui n’auraient tout simplement pas dû être dans ce projet de loi. »
Trop d’incertitudes pour le personnel de soutien
De son côté, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, explique que « pour le personnel de soutien, les craintes liées à l’adoption du PL40 sont très grandes, parce que nous sommes toujours les premiers à faire les frais des coupes. En plus de vivre avec un manque de reconnaissance de leur travail, des salaires trop peu élevés, des horaires brisés et des emplois incertains, le personnel de soutien scolaire doit maintenant composer avec toutes les incertitudes qu’apporte le projet de loi de monsieur Roberge. Je me demande si c’était vraiment nécessaire de s’attaquer à ce dossier, alors que tant d’autres demeurent nettement plus prioritaires ».
Cesser de jouer au yoyo avec les services professionnels
Finalement, le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, dénonce qu’on abroge, dans la Loi sur l’instruction publique, des mentions des animatrices et animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire. Selon lui, cela met en lumière l’absence de protection législative des services professionnels publics. « L’obligation d’offrir des services professionnels publics, par des intervenants qui proviennent de l’école, doit être reconnue dans la loi par un seuil minimal de services. Le gouvernement doit cesser de jouer au yoyo avec les services professionnels et d’en faire sa marge de manœuvre à chaque budget. C’est à cette seule condition que les professionnelles et professionnels pourront garantir des interventions et des suivis qui répondent aux besoins des élèves », dit Jacques Landry.
En terminant, la CSQ et ses fédérations du réseau scolaire entendent poursuivre la mobilisation de leurs membres pour tenter de convaincre le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de retrouver un peu plus de bon sens et d’écoute avec son projet de loi no 40.
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