Édition du 17 décembre 2024

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Politique d’austérité

La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ devant la Commission sur la révision permanente des programmes - Dialogue social ? Plutôt un dangereux monologue antisocial, dénoncent les organisations syndicales

MONTRÉAL, le 15 sept. 2014 - S’apprêtant à intervenir devant la Commission sur la révision permanente des programmes, les quatre centrales syndicales québécoises ont dénoncé d’une même voix la démarche du gouvernement Couillard, qui ne vise qu’à sabrer les services publics et les programmes sociaux.

Les porte-parole des centrales se sont adressés aux médias avant de rencontrer les représentants de la commission. Il s’agit de François Vaudreuil, président de la CSD, Jacques Létourneau, président de la CSN, Louise Chabot, présidente de la CSQ, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Les libéraux se targuent d’entreprendre un dialogue social, ont-ils déclaré. En réalité, il tente d’imposer un dangereux monologue antisocial. Il s’agit d’un exercice de relations publiques orienté dans le seul but de convaincre la population qu’il n’est plus possible de maintenir l’ensemble des services publics et des programmes sociaux, qui a pourtant fait du Québec une société unique en Amérique du Nord. »

C’est pour opposer une autre vision au discours réducteur des libéraux, entre autres en ouvrant un réel espace d’échanges et de consultations, que les centrales syndicales ont répondu à l’invitation de la commission.

La colonne des revenus de l’État aussi !


Mais elles ne sont pas dupes des véritables intentions gouvernementales. « On voit bien quel scénario se dessine, avant même que les deux commissions mises sur pied pour réviser les programmes et pour examiner la fiscalité aient terminé leurs travaux, ont poursuivi les représentants syndicaux. Il est navrant d’entendre les mêmes arguments idéologiques sur l’état des finances publiques, depuis plus de 25 ans, avec toujours les mêmes cures d’austérité comme solutions. Visiblement, l’approche néolibérale ne fonctionne pas. Il est temps de considérer la colonne des revenus de l’État, et non plus se restreindre à celle des dépenses. Il est malheureux que l’État se prive volontairement de sources de revenus. »

Selon les organisations syndicales, les politiques restrictives ne peuvent se poursuivre sans compromettre le développement du Québec et la qualité de vie des Québécoises et des Québécois. Ce faisant, elles produiraient exactement l’effet contraire à l’objectif que prétend poursuivre le gouvernement Couillard : un État effrité, une société fragilisée, des régions éprouvées. « Ce gouvernement fait fi des inégalités croissantes et des besoins de la population. »

Au contraire des libéraux qui ont délibérément noirci l’état des finances publiques et de la dette pour atteindre ses objectifs de coupes, les centrales syndicales estiment qu’un État social fort peut conduire à des objectifs de prospérité, d’équité, de redistribution de la richesse collective, de maintien et de création d’emplois pouvant assurer des revenus décents dans le respect des communautés et de l’environnement. « Mais le cadre des échanges, qui n’est au fond qu’un simulacre de consultation où domine le populisme, ne permet pas d’aborder sur le fond la question de la dette, des dépenses, des revenus et du rôle de l’État avec une vision non pas catastrophique, mais progressiste. Les libéraux ont pipé les dés. »

Les organisations syndicales vont servir cette mise en garde au gouvernement Couillard s’il continue de s’entêter à aller de l’avant avec son plan de démolition de l’État québécois : « Une mobilisation citoyenne pourrait faire écho à son monologue antisocial. Il pourrait être surpris de l’attachement des Québécoises et des Québécois au caractère distinct de notre société, dans laquelle les valeurs de justice, d’équité et d’égalité des chances demeurent les assises. »

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