Montréal, 18 septembre 2018 – Malgré les procédures en appel qu’un groupe de citoyen-ne-s a prises contre le REM, la Caisse de dépôt et placement du Québec Infra (CDPQ Infra) a commencé des travaux de démolition dans le Technoparc à l’angle nord-est du boulevard Alfred-Nobel et de la rue Alexandre-Fleming. CDPQ Infra a l’intention de défricher 20 hectares de branchages, d’arbustes et d’arbres en préparation à la construction d’une gare et d’un tunnel sous les milieux humides.
En plus du fait que cette destruction se fait avant que leur cause soit entendue par la Cour d’appel du Québec, les plaignant(e)s soutiennent que ces travaux mettent en danger « l’équilibre entre les deux parties ». En effet, la défenderesse, CDPQ infra, bafoue le droit à une vraie consultation sur les impacts environnementaux au moment où cette question précise est devant la cour, faisant fi du processus judiciaire. Les plaignant(e)s demandent donc une ordonnance de sauvegarde pour les oiseaux qui utilisent ce site pour la nidification, l’alimentation, le repos et en tant qu’halte migratoire.
La poursuite juridique des citoyen-ne-s contre le REM soutient que la consultation publique qui a précédé la décision du gouvernement d’aller de l’avant avec le projet était insuffisante et incomplète et, qu’en allant de l’avant sans aucune recommandation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), le Gouvernement du Québec et CDPQ Infra ont abrégé les droits fondamentaux des Québécois(es) à un environnement sain. L’appel sera entendu le 2 novembre 2018.
« Notre démocratie est à risque quand on laisse n’importe qui ignorer la loi. Notre environnement est à risque quand on refuse d’analyser nos impacts sur celui-ci. Pour protéger le droit des Montréalais-se-s d’être informé-e-s et consulté-e-s, les appelants dans cette cause nous rendent tous service. Les promoteurs doivent respecter ce fait en attendant la décision de la cour », constate Matthew Chapman, président de la Coalition Climat Montréal.
« La destruction totale la semaine dernière par le REM d’un site de nidification du héron vert à côté de l’étang où ils chassent était présomptueux, brutal et inutile », de dire Jim Harris, porteparole pour TechnoparcOiseaux, un mouvement citoyen qui essaie de sauvegarder les milieux humides du Technoparc. « Il existe d’autres endroits où le train pourrait passer en se rapprochant des usagers potentiels et en évitant les milieux humides du Technoparc. Toute personne qui comprend la nécessité de protéger nos derniers espaces verts est justifiée de craindre le REM. »
« Technoparc Oiseaux a plus de 70 000 signatures sur une pétition pour la sauvegarde de cet habitat essentiel pour les oiseaux. Qu’attendent donc les autorités pour agir en conséquence ? », demande Lisa Mintz, porte-parole de Sauvons la Falaise.
« La Coalition Verte, l’un des plaignants dans une poursuite pour arrêter les travaux à l’EcoCampus Hubert Reeves, directement au sud de la station du REM, déplore ce nouvel assaut contre la faune du Technoparc », commente Gareth Richardson, président de la Coalition Verte.
« Les milieux humides du Technoparc sont un habitat irremplaçable pour 172 espèces d’oiseaux et devraient être protégés en vertu des lois fédérale et provinciale de même que du plan de développement durable de Montréal. Les milieux humides sont menacés à l’échelle planétaire et la présence de ce milieu humide en plein coeur de la ville le rend d’autant plus précieux, selon Dan Reid, coordonnateur de Sierra Club Québec. »
« Nous croyons qu’un projet de développement du transport en commun ne doit pas se faire au détriment de l’environnement, dit Francois Roussel au nom de Sauvons l’Anse-à-l’Orme. « Plus particulierement, il nous parait indéfendable pour un projet réalisé avec l’argent des épargnan-e-s québécois-ses que les travaux aient débuté au Technoparc sans que le BAPE ne se soit prononcé sur les impacts environementaux. »
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