Pour aider le public à identifier et à combattre ces pratiques, des organisations telles que l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) (dont l’AQME, un des membres de la coalition Sortons le gaz ! est un comité régional), Greenpeace Canada et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) fournissent des ressources inestimables.
Pourquoi l’écoblanchiment est-il dangereux ?
L’écoblanchiment permet aux entreprises de maintenir leur acceptabilité sociale tout en se soustrayant à leur responsabilité envers les préjudices environnementaux. En normalisant les combustibles fossiles, cette pratique retarde la transition nécessaire vers des sources d’énergie plus viables, mettant ainsi des vies en danger et exacerbant la crise climatique.
Le Manuel d’écoblanchiment des grandes industries pétrolières et gazières de l’ACME et Greenpeace
Ce manuel, élaboré par Greenpeace Canada et l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME), constitue une analyse approfondie des pratiques d’écoblanchiment utilisées par les entreprises de combustibles fossiles, notamment les entreprises productrices et distributrices de gaz. Déjà disponible dans le Canada anglophone, il est aussi offert en version en français et s’avère un complément intéressant au travail effectué par le CQDE.
Le rapport – intitulé « Le manuel d’écoblanchiment des grandes entreprises pétrolières et gazières » – expose des pratiques telles que la dissimulation stratégique, la supercherie des compensations carbone, la pseudoscience fossile et les déclarations aspirationnelles. Ces tactiques permettent aux entreprises d’induire le public en erreur en lui faisant croire qu’elles agissent de manière responsable, alors qu’elles poursuivent des activités nuisibles pour l’environnement et la santé.
Bien que n’étant pas un phénomène nouveau, l’écoblanchiment connaît aujourd’hui une ampleur sans précédent. Des études révèlent que les entreprises de combustibles fossiles investissent des milliards pour retarder et entraver les actions climatiques, en désinformant le public et les décideurs afin de maximiser leurs profits. Il est possible de combattre ces pratiques trompeuses. Le manuel de l’ACME et de Greenpeace fournit une trousse d’outils pratique pour signaler les publicités mensongères et déposer des plaintes. Ce guide vous montre précisément comment procéder, en vous aidant à détecter et agir contre l’écoblanchiment, réduisant ainsi l’impact de la désinformation et influençant positivement les politiques environnementales futures.
Le webinaire du CQDE : « Comment signaler des cas d’écoblanchiment ? »
L’ACME et Greenpeace ne sont pas les seuls à œuvrer pour lutter contre l’écoblanchiment. En effet, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) a récemment organisé un webinaire essentiel intitulé « Comment signaler des cas d’écoblanchiment ? ».
Ce webinaire détaille les différentes formes d’écoblanchiment, qui peuvent porter sur les caractéristiques environnementales de produits, de services, de marques, de secteurs d’activité et de faits scientifiques liés à un produit ou à un service, ou des activités d’entreprise. Il permet aussi d’apprendre à identifier des déclarations trompeuses, qu’il s’agisse de lobbying trompeur, de fausses déclarations, de preuves insuffisantes, de déclarations sélectives ou d’exagérations.
N’hésitez pas également à consulter la synthèse proposée par la CQDE pour obtenir toutes les informations clés et vous aussi, signaler des cas d’écoblanchiment.
Exemple de plainte dans le cadre d’écoblanchiment : le cas d’Énergir
Le 1er juin 2023, les membres de la coalition Sortons le gaz ! ont déposé une plainte auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC) contre Énergir. Ils accusent l’entreprise de diffuser des informations trompeuses concernant son offre de gaz naturel renouvelable (GNR). Énergir prétend que ses clients peuvent choisir la proportion de GNR qu’ils consomment, pouvant aller jusqu’à 100 %, en payant un supplément. Cependant, la coalition soutient que cette offre est fallacieuse car le réseau d’Énergir ne peut pas acheminer le GNR séparément des autres types de gaz. Ainsi, qu’ils paient davantage ou non, tous les consommateurs reçoivent en réalité la même proportion de GNR.
La coalition a exprimé son indignation face à ces pratiques qu’elle qualifie de trompeuses. Elle a demandé à l’OPC de mener une enquête approfondie et de prendre des mesures pour corriger les informations diffusées par Énergir. Parmi ces mesures, la coalition suggère le retrait des publicités trompeuses, la diffusion d’un message rectificatif expliquant la véritable répartition du GNR dans le réseau, et l’imposition d’une amende pouvant atteindre 100 000 dollars. La plainte est à ce jour encore à l’étude par l’OPC.
Ce cas illustre parfaitement les dangers de l’écoblanchiment. En donnant une fausse impression de choix et d’impact environnemental, les entreprises comme Énergir exploitent la bonne foi des consommateurs, les incitant à payer davantage sans leur offrir le produit promis. La plainte de la coalition Sortons le gaz ! met en lumière l’importance d’une information transparente et honnête, surtout dans un contexte d’urgence climatique où la transition énergétique est cruciale.
Conclusion
L’écoblanchiment est une menace insidieuse à notre quête collective pour un avenir plus viable face aux changements climatiques. En déguisant des pratiques polluantes sous un vernis vert, certaines entreprises nuisent à la transition énergétique nécessaire pour faire face à la crise climatique. Heureusement, nous ne sommes pas impuissants face à cette supercherie. Grâce aux initiatives comme le Manuel d’écoblanchiment de l’ACME et Greenpeace et le webinaire du CQDE, nous avons les moyens d’identifier, de signaler et de combattre ces pratiques trompeuses.
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