Les présidences de la CSQ, Éric Gingras, et de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine, considèrent que cette volonté du ministre d’ouvrir le dialogue autour de son ambitieux projet est un pas dans la bonne direction qui ne doit cependant pas s’arrêter là.
« Comme le ministre, nous convenons nous aussi qu’il faut changer certaines façons de faire dans notre réseau, et il peut compter sur notre collaboration. Plus que jamais, nous avons besoin de solutions globales, équitables et durables pour rebâtir la confiance du personnel et le convaincre de demeurer au sein de notre réseau public de santé et de services sociaux. L’avenir de nos services publics passe nécessairement par l’amélioration des conditions de travail du personnel », prévient le président de la CSQ.
La confiance du personnel à rebâtir
La présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine, renchérit dans le même sens en expliquant que le plus grand défi du ministre Dubé est de rebâtir la confiance du personnel à l’égard du gouvernement, qui est à son plus bas. « Cette réforme a été précédée de plusieurs autres, qui sont loin d’avoir amélioré la situation, notamment parce que les premières personnes concernées, c’est-à-dire les travailleuses et les travailleurs, n’ont jamais été consultées. Il ne faudrait surtout pas que l’on répète aujourd’hui cette même erreur. Si le personnel continue de déserter le réseau, tout projet de réforme est voué à l’échec. »
Quatre engagements pour le ministre
La Centrale et sa fédération voient donc d’un bon œil la volonté du ministre de faire du personnel le pilier central de son plan de refondation, et elles l’invitent à aller plus loin en s’engageant dès maintenant à :
1- prioriser la mise en place de mesures et de pratiques plus humaines dans le réseau de la santé, tant pour le personnel que pour les patients ;
2- tenir compte réellement des solutions soumises par les travailleuses et les travailleurs par l’entremise de leurs syndicats ;
3- respecter le processus démocratique de négociation des conventions collectives pour toute modification des conditions de travail et de pratique du personnel ;
4- rebâtir des environnements de travail permettant d’effectuer une prestation de soins adéquate, dans un milieu sain et sécuritaire.
Élargir le dialogue social et la transparence
D’autre part, la CSQ et la FSQ-CSQ sont d’avis que le ministre doit ouvrir à un plus grand nombre de citoyennes et de citoyens le dialogue social autour de son projet de réforme puisqu’il y est question d’enjeux fondamentaux qui toucheront l’ensemble de la société. Autre élément préoccupant : le plan Dubé ne propose aucun échéancier ni moyen concret afin d’atteindre les objectifs énoncés. « Il semblerait pourtant que de tels échéanciers et plans d’action existeraient, mais que le gouvernement préférerait qu’ils demeurent confidentiels. Ce manque de transparence n’est pas rassurant, tant pour la qualité du débat public que pour la santé de notre démocratie », de constater Isabelle Dumaine.
Sérieuses mises en garde
Finalement, les deux leaders syndicaux déplorent que plusieurs des mesures mises au jeu dans le plan Dubé n’ont jamais fait l’objet de débat public alors que certaines soulèvent même la controverse. C’est le cas, notamment, du recours accru au privé en santé, de la poursuite du déploiement des maisons des aînés, de la volonté d’implanter le financement axé sur le patient et du contrôle du coût élevé des médicaments dont il n’est absolument pas question.
Éric Gingras et Isabelle Dumaine terminent en précisant qu’ils entendent participer en toute bonne foi aux rencontres de consultation du ministre avec « la volonté de pouvoir débattre ouvertement des grands enjeux et défis que nous devons relever collectivement ».
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