Je pense que tout est dans la façon d’aborder les choses. L’action politique peut prendre différentes formes et elle ne se résume pas à un appui à un parti. C’est beaucoup plus large ! Et si une chose est bien certaine, c’est que nos conditions de travail sont tributaires des décisions et des politiques gouvernementales. Et en ce sens, la négociation de conventions collectives ne peut pas tout régler. Il faut plus.
L’action politique est un outil additionnel important pour influencer les décisions du gouvernement, une carte de plus dans notre jeu pour pousser notre vision, nos valeurs et nos enjeux. Bref, pour mettre de l’avant notre projet de société.
Deux ans et demi, c’est long !
Même si tout n’est pas terminé, notre quotidien se rapproche tout de même progressivement de quelque chose qui ressemble à l’après-pandémie. Nous avons toutes et tous envie de laisser le contexte pandémique derrière nous et de regarder vers l’avant, n’est-ce pas ? C’est aussi exactement ce que fait le gouvernement !
Or, la pandémie lui aura aussi servi de prétexte pour gouverner comme aucun autre gouvernement ne l’a fait… ou presque. Ce n’est pas pour rien que les comparaisons avec Duplessis lui collent à la peau !
L’état d’urgence lui a donné des outils pendant deux ans et demi pour gouverner par décrets. Deux ans et demi, c’est long ! Bien assez pour construire et implanter une culture dans un gouvernement. D’ailleurs, même si l’état d’urgence est techniquement levé au Québec, le gouvernement s’est assuré de conserver une marge de manœuvre et des pouvoirs qui s’apparentent à la gouvernance par décrets pour un certain temps.
Autrement dit, ce gouvernement a géré l’État et nos réseaux publics comme il a géré la crise sanitaire, c’est-à-dire dans l’urgence. Pas de temps pour l’écoute ni pour de véritables consultations ; toujours à colmater des brèches et des failles.
Les consultations, le gouvernement les a faites lorsque la maison se mettait à bruler. En urgence, toujours en urgence. Malgré nos appels et nos interventions. Et à plusieurs reprises, nous avons trouvé des solutions.
Le dialogue social, ce n’est pas une lubie ni des paroles creuses. Ça fonctionne vraiment, quand les parties s’y mettent. Et si j’en parle encore ici, c’est que c’est aussi une forme d’action politique en soi, parmi d’autres. Un levier important pour influencer les décisions du gouvernement, jouer notre rôle d’acteur social et assumer notre leadership en tant que centrale syndicale.
Il est prêt…
Je n’apprends rien à personne en disant que ce gouvernement sera fort probablement réélu ! Là n’est pas la question ni la stratégie de notre campagne d’implication politique d’ailleurs.
Il prend déjà des décisions en fonction de son prochain mandat et prépare le terrain. Pensons ici notamment à l’annonce récente des nouvelles responsabilités de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, qui ajoute à ses mandats les négociations en santé et en éducation.
Voilà donc ce qui nous ramène à l’importance de nous positionner, nous aussi, et de placer les enjeux qui nous préoccupent et qui nous touchent. Mettre à l’ordre du jour les multiples défis auxquels nous faisons face, au travail comme dans la vie quotidienne, c’est de l’action politique. Et c’est exactement ce que nous nous apprêtons à faire !
Nous aussi !
Rappelons que la Centrale, en suivi de son plan d’action 2021-2024 adopté lors du Congrès de juin 2021, a mené 2 phases de consultations auprès des membres, qui ont clairement indiqué être en faveur d’une plus grande implication politique de la CSQ en période électorale.
Sorties médiatiques, lobbying, participation à des commissions parlementaires, à des comités de travail et à des organismes de concertation : la Centrale s’occupe déjà de politique au quotidien. Mais au cours des mois qui viennent, nous en ferons plus. Et surtout, nous inciterons également les membres, à titre de citoyens, à faire plus dans le cadre de notre campagne Je vote en couleurs.
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