Édition du 11 mars 2025

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Le mouvement des femmes dans le monde

Iran. Les femmes kurdes célèbrent la Journée du 8 mars, malgré les menaces du régime

IRAN / ROJHILAT – Dans la ville kurde de Sanandaj, les femmes ont célébré la Journée internationale des femmes du 8 mars malgré les menaces des forces de sécurité iraniennes.

Tiré de Entre les lignes et les mots

Un groupe de militantes des droits des femmes, de militantes syndicalistes, de syndicalistes et du mouvement des Mères pour la paix se sont réunis aujourd’hui à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, pour célébrer la Journée internationale des femmes, malgré la pression des forces de sécurité qui tentaient d’empêcher l’événement.

Le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan ((Kurdistan Human Rights Network, KHRN) a appris que sept groupes ont participé au rassemblement, dont les militantes des droits des femmes de Sanandaj (Sîne), l’Union des femmes du Kurdistan, les militantes des droits civiques des femmes de Sanandaj, les Mères pour la paix, le groupe sportif Arghavan de Sanandaj, le groupe culturel et d’alpinisme Chil Chama et le syndicat des enseignants du Kurdistan.

Les participants ont scandé des slogans en faveur des droits des femmes et contre les exécutions et les soi-disant «  crimes d’honneur ».

Une déclaration cosignée par trois organisations de défense des droits des femmes, soulignant la lutte continue pour l’égalité et la liberté.

Le texte intégral de la déclaration :

Le 8 mars rappelle la lutte historique des femmes contre l’oppression, les inégalités et l’exploitation. Cette journée, qui trouve ses racines dans les protestations des travailleuses du XIXe iècle, a marqué le début de mouvements de grande ampleur qui ont permis d’obtenir des avancées significatives en matière de droits politiques, sociaux et économiques. De la lutte pour le droit de vote à la résistance aux systèmes patriarcaux et à la violence structurelle, les femmes ont toujours défendu fermement le chemin de la liberté et de l’égalité, refusant d’abandonner leurs idéaux malgré d’innombrables obstacles.

Cependant, en Iran, les autorités au pouvoir ont constamment cherché à priver les femmes de leurs droits fondamentaux par des politiques misogynes. Des lois répressives telles que le hijab obligatoire, le mariage des enfants, les restrictions aux libertés individuelles et les violations des droits reproductifs servent d’outils pour contrôler les femmes et légitimer la domination patriarcale. Ces politiques non seulement limitent la liberté et l’autonomie des femmes, mais légitiment et normalisent également la violence généralisée à leur encontre. Les taux croissants de féminicides, de violences sexuelles, de maltraitance des enfants et de sanctions sévères contre les femmes mettent en évidence leur situation désastreuse en Iran. En outre, la discrimination dans l’allocation des ressources dans le cadre des inégalités systémiques du néolibéralisme et des crises économiques affecte de manière disproportionnée les segments vulnérables de la société, en particulier les femmes marginalisées, notamment les femmes baloutches, kurdes et migrantes, ainsi que celles qui travaillent dans le secteur informel. Dans ces circonstances, les femmes, aux côtés d’autres mouvements de protestation tels que les travailleurs, les retraités, les enseignants et les étudiants, se sont unies dans la lutte pour la justice et l’égalité, amplifiant les voix de la résistance contre l’oppression structurelle.

En Iran, les femmes restent sous la coupe d’un gouvernement qui craint profondément leur présence. Cette peur s’est intensifiée depuis la révolution Jina et son slogan « Femmes, vie, liberté », qui a poussé les autorités à prononcer des peines de mort et des peines de prison contre des militantes. Des personnalités telles que Pakhshan Azizi, Sharifeh Mohammadi et Verisheh Moradi, que l’État a cherché à réduire au silence, sont devenues des symboles de la résistance à la répression. Ces voix ne se sont pas éteintes ; au contraire, elles sont devenues un cri mondial contre la tyrannie.

La lutte des femmes au Kurdistan est l’un des exemples les plus avancés de mouvements de libération des femmes, servant de modèle de résilience et d’auto-organisation au Moyen-Orient. Les femmes kurdes ont non seulement lutté contre une oppression multidimensionnelle fondée sur le sexe, l’ethnie et la classe, mais ont également présenté un nouveau modèle de résistance, d’auto-organisation et de lutte pour la libération en créant des structures indépendantes et organisées. Par leur détermination sur les champs de bataille, dans les mouvements sociaux et dans les cercles intellectuels, elles ont joué un rôle irremplaçable dans la promotion des idéaux d’égalité et de liberté. Leur participation et leur organisation dans tous les aspects de la vie politique et sociale affirment la vérité indéniable selon laquelle la libération des femmes est le fondement d’une liberté sociétale plus large.

Le mouvement des femmes a atteint un point de non-retour. La prise de conscience, l’organisation et l’expérience historique de cette lutte rendent impossible un retour à l’ère de l’inégalité et de l’oppression. Les femmes du monde entier, en particulier celles du Moyen-Orient, ne reviendront plus jamais à un passé où leurs voix étaient réduites au silence. Ce mouvement n’est pas seulement une lutte pour les droits des femmes, mais un changement fondamental et irréversible qui transformera des sociétés entières. La victoire dans cette lutte n’est pas une simple possibilité ; c’est une nécessité inévitable pour la justice et la liberté.

Nous déclarons que le 8 mars, Journée internationale des femmes, est la commémoration d’un vaste mouvement social et politique, et que les femmes en Iran, en particulier au Kurdistan, sont plus déterminées que jamais à réaliser leurs aspirations. Les femmes et les hommes s’unissent contre toutes les formes d’inégalité et continuent de lutter pour un monde libre, égalitaire et juste. Par conséquent, cette année, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, notre lutte doit donner la priorité à la lutte contre les exécutions, les crimes d’honneur et les difficultés économiques et les inégalités croissantes.

Signé par :
Union des femmes du Kurdistan
Militantes pour les droits des femmes à Sanandaj
Militantes pour les droits civiques des femmes de Sanandaj

https://kurdistan-au-feminin.fr/2025/03/07/iran-les-femmes-kurdes-celebrent-la-journee-du-8-mars-malgre-les-menaces-du-regime/

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