Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Hugo Chavez un homme passionné pour la justice sociale…

Détesté par les uns, adoré par les autres, peut-on déjà faire un bilan de ses années au pouvoir ? Chacun sait que tous les politiciens font des promesses et que bien peu les tiennent… il voulait éliminer la pauvreté, a-t-il tenu parole ?

70.8 % des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de la pauvreté avant l’arrivée de Hugo Chavez au pouvoir en 1999. Le pays était aux mains des multinationales. Les politiciens corrompus vendaient le pays et privatisaient à tout va… Chavez mettra un frein à ces politiques en nationalisant le pétrole et en favorisant les investissements publics, en faisant une réforme agraire, en établissant un salaire minimum, en construisant des centaines de milliers de logement sociaux, en mettant sur pied un système de santé gratuit. Les décisions du nouveau gouvernement donneront aussi accès à l’éducation gratuite, à la retraite, à la nourriture. Les nationalisations permettront d’aménager le territoire en construisant des routes, chemins de fer, ports et barrages. Ces changements visant à une meilleure répartition de la richesse n’ont pas eu l’heur de plaire aux élites locales et à leurs amis des États-Unis comme c’est souvent le cas lorsque les peuples tentent de contrôler leurs ressources.

Pourtant, ce dirigeant, décrié dans la presse américaine, aura été une véritable inspiration pour les peuples d’Amérique Latine, entraînant une vague de révolutions progressistes dans cette région du monde.

Ce gouvernement que la presse internationale de droite a qualifié de « régime dictatoriale » aura pourtant tenu pas moins de 14 scrutins en 13 ans. Au lieu de mettre en place des politiques d’austérité, son gouvernement consacrera près de 45% du budget aux politiques sociales. Aussi très vite, le taux de mortalité infantile a diminué de moitié, l’analphabétisme éradiqué, le nombre de professeurs multiplié par cinq. L’ONU établit que le Venezuela est le pays sud-américain – avec l’Equateur – qui a le plus réduit le taux de pauvreté de 1996 à 2010.

Comme 80% de la presse écrite est contrôlée par les forces d’opposition, le gouvernement élu devait essuyer des attaques (blâmes, incriminations) quotidiennement. Malgré tout, la population a su voir où était ses intérêts et a appuyé Chavez dans ses réformes. Celles-ci ont fait en sorte qu’aujourd’hui la population du Venezuela arrive au sixième rang parmi les nations « les plus heureuse du monde » selon un sondage international de la firme Gallup.

À un chanteur populaire qui l’avait vertement critiqué, Hugo Chavez avait eu cette réponse éloquente qui traduit bien son obsession viscérale d’améliorer le sort des plus démunis. À ce chanteur, il avait dit :
« Allez engage-toi… Écris une chanson sur la misère du monde …Parle-nous de ces oubliés d’Haïti, des centaines de milliers de morts en Irak, de la faim en Afrique, de la dénutrition dans l’Amérique pauvre, de l’inégalité épouvantable entre les riches et les pauvres, de l’assassinats interminables des femmes de Ciudad Juares, des enfants obligés de travailler à qui l’on vole l’unique chose qui vaut la peine d’être vécu dans leur vie folle, leur enfance…Visites les endroits de misère, les favelas sans toit… les 40 millions de pauvres au États-Unis, aujourd’hui convertis en exclus…”

Chavez luttait pour tout ces gens. Il aura été décrié par les médias des riches mais aimé par la majorité de son peuple et aussi bien au-delà des frontières de son pays.

Finalement, Chavez a-t-il tenu parole ?

Pierre Lavergne

Pierre Lavergne

Pierre Lavergne, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, mai 2012

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