Ces quelque 75 infirmières et infirmières auxiliaires sont sans convention collective depuis le 31 mars 2019. Le seul point qui demeure en litige est la rémunération. En effet, Héma-Québec, un organisme public, insiste pour imposer à ces professionnel-les en soins une échelle de salaire différente que celle en vigueur pour toutes les autres infirmières du réseau public, ce qui entraînerait des pertes financières importantes pour les travailleuses. Pourtant, celles-ci ont toujours eu la parité salariale avec leurs collègues du réseau public.
« C’est un manque de respect incompréhensible de la part de notre employeur, dans une période où Héma-Québec a de plus en plus de problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, explique la présidente du Syndicat des infirmières et des infirmières auxiliaires d’Héma-Québec-CSN, Vanessa Poirier. Cela fait près de quatre ans que nous tentons de conclure une entente, on ne peut pas dire que nous n’avons pas laissé toute la place à la négociation ! Nous n’accepterons jamais d’être traitées comme des infirmières de second ordre. »
Pour la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN, Barbara Poirier, les professionnel-les en soins d’Héma-Québec ont raison de ne pas baisser les bras. « La volonté d’Héma-Québec de mettre fin à la parité salariale qu’elles ont toujours eue est inadmissible. Héma-Québec se donne peut-être l’autorisation d’agir ainsi en se disant que les membres sont en majorité des femmes, que leurs moyens de pression sont rigoureusement encadrés par les dispositions sur les services essentiels et qu’elles finiront par baisser les bras. Nous avons de petites nouvelles pour les dirigeants d’Héma-Québec : c’est la CSN au grand complet qui mène la bataille aux côtés de ces femmes et de ces hommes. »
Récemment, en entrevue, la PDG d’Héma-Québec, Nathalie Fagnan, déclarait : « Lorsqu’ils se lèvent le matin, nos employé-es ont le sentiment de contribuer à quelque chose de plus grand qu’eux. Comme leader, on ne peut que se réjouir de cet état d’esprit et l’encourager. » La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN, Lucie Longchamps, rappelle de son côté que la véritable reconnaissance ne peut se limiter aux bons mots. « Les infirmières et infirmières auxiliaires méritent mieux que de belles paroles. Actuellement, Héma-Québec refuse d’intégrer à l’échelle salariale les sommes qu’elle offre, sous prétexte que ça ébranlerait sa méthodologie. Pour toutes ces femmes, il s’agit d’une non-reconnaissance de leur apport à Héma-Québec. Pourtant, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, celle qui donne les mandats de négociation à Héma-Québec, accorde à la société d’État les sommes nécessaires. Comprend-elle qu’un conflit de travail est sur le point d’éclater uniquement parce qu’Héma-Québec veut mettre fin à la parité salariale ? »
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