Les traces funestes et mortifères de la maladie sont vivaces et profondes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de dix mille décès et le nombre d’infectés atteindra bientôt un million, si rien n’est fait.
Cette tragédie, et malgré les faits, l’ONU a nié systématiquement d’en être à l’origine.
Cela met en évidence le mépris solennel, à peine voilé, de cette organisation internationale à l’égard de notre pays.
L’ONU prétend défendre les droits humains sur la planète. De quel « humain » s’agit-il ?
L’hypocrisie éclate en plein jour : aux yeux de l’impérialisme, il est de plus en plus manifeste que les peuples du Sud, ces peuples à qui l’on refuse les droits les plus élémentaires à la vie, ne font pas partie de la grande famille de l’humanité.
Aujourd’hui, l’ONU est plus que jamais au service de l’empire étasunien. De Washington, elle reçoit des ordres sans la moindre velléité de contestation. Grâce aux services rendus, elle bénéficie de la protection de l’impérialisme. C’est pourquoi elle agit impunément et se croit hors de la portée de toute juridiction.
Et maintenant que l’ONU admet avoir introduit l’épidémie dans le pays et que Ban Ki-Moon reconnait « une responsabilité morale d’aider Haïti », que faut-il attendre de cette organisation en termes de dédommagements et de réparations ?
Des luttes acharnées sont encore à l’horizon. Nous savons que ce n’est qu’à ce prix que justice, réparations et dédommagements seront obtenus. Nous n’avons aucune illusion là-dessus.
Toutefois, n’oublions pas que cette justice, ces réparations, ces dédommagements ne concernent pas uniquement les victimes du choléra.
Des adolescentes et adolescents ont été violés par les militaires de la MINUSTHA, des compatriotes abattus comme des chiens dans les quartiers populaires et dans les manifestations !
Eux aussi ils attentent justice et réparations !
Mais si cette lutte pour la justice reste fondamentale, elle doit aussi nécessairement nous amener à exiger le départ de la MINUSTAH du sol national. Cet objectif représente l’ultime victoire sur une force d’occupation qui depuis plus de dix ans fait subir au peuple tous les sévices possibles et imaginables.
Il ne suffit plus de dénoncer les exactions de la MINUSTAH, il s’agit maintenant de se lancer dans la lutte pour demander réparations, dédommagements et, surtout, pour exiger le départ de la MINUSTAH.