De Paris, Omar HADDADOU
Les primo prétendants, durement courroucés !
Embusquée des mois durant, l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira prend de court les ténors de la gauche française dont les Ecologistes par l’annonce de sa candidature « invasive », suscitant un véritable imbroglio et des tiraillements à couteau tirés. Déjà en perte de vitesse, les familles politiques de même tendance, peinent à faire bloc avant l’échéance du 24 avril, donnant pour le moment, Emmanuel Macron favori.
Deux semaines après avoir déclaré sa candidature, Christiane Taubira remporte la Primaire populaire au terme d’une campagne silencieuse, menée auprès de la jeunesse et les indécis (es) via les réseaux sociaux. Dans la soirée du 30 janvier 2022, elle prononce son discours fédérateur à l’adresse d’une gauche piteusement éclatée. Un coup d’épée dans l’eau, en dépit de la rhétorique hâbleuse : « Nous devons trouver la clé, le chemin, le langage à rassembler les Gauches et leurs sensibilités. Nous allons nous battre pour le faire. Au nom de vos choix, je prendrai l’initiative d’appeler les autres candidats ».
Mais ces candidats, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise, crédité de 9,5 % des intentions de vote, Yannick Jadot qui défend sa République écologiste avec ses 5 %, la Socialiste et Maire de Paris, Anne Hidalgo dont la campagne semble plombée davantage autour de 3,5 % , au même titre que Fabien Roussel du PCF - qui évacue avec aplomb la victoire de Taubira « Je ne me rallierai pas ! » - s’inscrivent tous en faux, nonobstant les serments solennels et l’éloquence élogieuse : « Alors je leur dirai avec respect que je sais leur intelligence et leur sens de l’intérêt général ». Soucieuse de l’enjolivement de son propos, Taubira ne tarit pas d’encensement : « La Gauche française a une très belle Histoire. C’est pour cela que nos idéaux sont communs. Je veux vous dire que je mesure la confiance que vous me témoignez, que j’en suis profondément fière, mais que je ressens aussi le poids de cette confiance ».
Tournant le dos à cette consultation de la Primaire populaire en mode « laissez - la faire, laissez- la passer ! », les figures de proue de la Gauche, ne reconnaissent pas la légitimité de ce scrutin. A ce propos Mélenchon s’offusque ouvertement sur une chaîne publique : « Elle a enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle, je ne suis pas concerné, c’est leur affaire. J’en ai un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille ». Dans ce climat électoral qui frise l’ubuesque, son directeur de campagne ne cache pas son désappointement et parle de « spectacle pathétique ».
Terminant à la seconde place, l’Eurodéputé Jadot s’est exprimé à l’issue du triomphe de l’ancienne Ministre de la Justice : « C’est une candidature de plus, exactement l’inverse de ce que souhaitait la Primaire populaire. J’espère que maintenant, on va pouvoir faire campagne ».
Programmé pour revoir à la baisse le nombre de candidats, le logiciel de la Gauche emprunte le chemin inverse et crée un grand chambardement au starting-block, en se heurtant au bug signé Taubira.
O.H
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