La vice-présidente, Denise Boucher, croit qu’il faut remédier à la ségrégation scolaire en vigueur dans le réseau privé et qui s’installe de plus en plus dans le réseau public. La CSN s’oppose à toute forme de division sociale au sein du réseau de l’éducation. Selon Denise Boucher, l’école privée n’est plus seule à faire de la sélection. « En parallèle de la réforme scolaire, on a vu apparaître une pléiade de programmes spéciaux pour les écoles publiques. Si le but premier de ces programmes est de susciter la motivation et l’enthousiasme des élèves, ils visent aussi à rendre l’école publique plus attrayante face aux écoles privées. Actuellement, les projets motivants et valorisés par la réforme s’élaborent aux dépens de l’égalité scolaire. Les élèves les plus performants sont recrutés pour des projets mobilisateurs, tandis que les « plus faibles », qui en auraient peut-être davantage besoin, sont laissés derrière, dans les classes régulières.
Denise Boucher rappelle que les plus récentes études, menées auprès de jeunes de 15 ans dans les 34 pays membres de l’OCDE, révèlent que plus les classes d’une école sont hétérogènes, plus les résultats scolaires globaux sont forts. À l’inverse, les sociétés à fortes divisions sociales et aux salles de classe homogènes développent de fortes élites scolaires, mais au prix d’une population moins éduquée.
La CSN, qui vient d’adopter sa nouvelle plateforme en éducation, souhaite un rehaussement du financement du réseau de l’éducation et croit qu’il faut mettre un terme à la concurrence entre le public et le privé. L’organisation, qui représente des salarié-es des réseaux public et privé de l’éducation, favorise une intégration progressive des établissements privés et de leurs personnels au sein du réseau public dans le respect de leurs droits.
Pour la CSN, il est urgent d’investir dans un réseau d’éducation public capable de répondre aux besoins des élèves, sans discrimination.