À l’origine du système d’assurance-maladie, le gouvernement fédéral finançait 50 % des coûts au Québec. L’Accord sur la santé établissait cette part à 21 %. Elle sera de 18,6 % en 2024.
Du côté du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS), qui regroupe près de 20 000 membres œuvrant dans la santé et les services sociaux au Québec, on s’alarme des répercussions de ce manque à gagner sur l’avenir du système public.
« Il est extrêmement étonnant et inquiétant que ce ne soit pas un enjeu de la campagne électorale en cours. Que pensent mesdames Marois et David, et messieurs Couillard et Legault, de cette fragilisation du système de santé public ? Sont-ils choqués de voir Ottawa priver le Québec de huit milliards de dollars ? Se rendent-ils compte de la porte qui s’ouvre à la privatisation des services ? Ont-ils tous à cœur l’avenir du système public », se demande Marco Lutfy, président du CPAS, une composante de la division québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« Huit milliards de manque à gagner, c’est comme perdre 20 000 lits d’hôpitaux sur 10 ans, ou 13 300 postes d’infirmières par année. Les conséquences pourraient se faire sentir dans l’allongement des listes d’attente, par la fermeture d’établissements et la privatisation des soins aux aînés, par exemple », explique Marco Lutfy.
En plus de stabiliser le financement, l’Accord renouvelait l’engagement des premiers ministres du Canada et des provinces à faire appliquer la Loi canadienne sur la santé et à se conformer à ses exigences : administration publique, accès universel, protection complète, accessibilité sans frais supplémentaires ni discrimination et transférabilité entre les différentes provinces.
Plus de renseignements sur l’Accord sur la santé sont disponibles au http://bit.ly/1iI9QiZ