C’est environ 95 % des places à la résidence l’Éden qui sont louées par le CISSS de Laval. En mettant fin à cette entente, c’est ni plus ni moins que la fermeture d’un milieu de vie qu’impose la décision gouvernementale : déracinement de personnes vulnérables, pertes d’emploi et diminution de l’offre de soins de longue durée pour le territoire lavallois.
« Alors que la bâtisse a été mise à niveau et que les services et les soins ne cessaient de s’améliorer depuis quelques années, nous nous questionnons sur les raisons qui motivent la décision du CISSS de Laval, qui eux renvoie la balle en nous affirmant que cette triste décision vient de « plus haut ». Selon les dernières statistiques, la liste d’attente pour une place en CHSLD à Laval s’établit à 368. Il faut comprendre que les résidentes et les résidents de l’Éden ne comptent pas dans cette liste d’attente puisqu’ils sont placés selon une entente de service. Cette fermeture mettra donc une pression supplémentaire sur les services aux personnes en perte d’autonomie de la région de Laval », regrette Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.
Le SQEES-FTQ rappelle qu’encore une fois, il y a une dichotomie entre le discours gouvernemental et la réalité du terrain. Au printemps dernier M. Legault affirmait qu’il voulait « transférer ces CHSLD [privés] au public de façon relativement facile » lors du renouvellement des contrats de location de lits. De son côté, la ministre Blais laissait entendre cet été qu’il serait plus simple de conventionner les CHSLD qui sont à niveau, comme l’est le CHSLD privé L’Éden. « Le gouvernement va exactement dans le sens contraire de ses paroles. Comme c’est trop souvent le cas depuis la pandémie, les bottines ne suivent pas les babines », ajoute Sylvie Nelson.
La présidente du syndical local, Kassandra Leclerc, s’explique mal la surprenante fermeture annoncée. « Les travailleuses et les travailleurs ont tenu à bout de bras ce CHSLD. On a été extrêmement touché par la COVID-19, la plupart d’entre nous ont été contaminés et malades. On a traversé cette crise au meilleur de nous-mêmes et aujourd’hui, on nous annonce qu’on va perdre notre emploi… Comprenez que la pilule est difficile à avaler. Pourtant, depuis quelques années la situation ne cesse de s’améliorer au CHSLD l’Éden. Outre le personnel, je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pensée pour nos résidents qui auront à vivre un pénible déracinement, à se réadapter à un tout nouveau personnel qu’ils ne connaissent pas et vice-versa. Nous connaissons nos résidents, et nous croyons que nous sommes celles et ceux qui sont les plus à même de leur offrir les meilleurs soins et services. Il n’est peut-être pas trop tard pour envisager toutes les solutions pour empêcher cette fermeture inhumaine », conclut Kassandra Leclerc.
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