Participer à la réparation et mettre fin aux injustices
Pour la FFQ, cette commission doit être à l’écoute des familles et des communautés. Elle doit également reconnaître les connaissances et l’expertise que les groupes de femmes autochtones et les groupes qui soutiennent les personnes autochtones ont développées au fil des années sur les causes de ces violences et les solutions à mettre en place pour les éliminer. FAQ dévoilera par ailleurs une étude sur la disparition et l’assassinat de femmes autochtones au Québec, le lundi 14 décembre, et émettra des recommandations à l’intention des gouvernements.
Au Québec, il est également nécessaire que la commission soit sensible aux enjeux liés à la langue parlée, il ne peut y avoir de barrières à la participation pour les personnes autochtones. « Nous croyons que cette commission doit s’engager dans un processus de réparation et de reconnaissance des injustices qui ont marqué notre histoire coloniale avec les peuples autochtones. Il est nécessaire que la commission s’intéresse aux causes de ces violences que sont le sexisme, le colonialisme et le racisme et aux effets que ceux-ci continuent toujours d’avoir dans la vie des femmes autochtones », souligne Mélanie Sarazin, présidente de la FFQ.
Un continuum de violence sexiste et raciste
La disparition et l’assassinat des femmes autochtones s’inscrivent dans un continuum de violence envers elles. Les agressions et les abus par des policiers de la Sûreté du Québec à Val d’Or, nous rappellent que la violence envers les femmes autochtones provient également des institutions policières. « Les femmes autochtones sont la cible de préjugés racistes et sexistes qui participent à la dévalorisation de leur vie et ultimement favorisent les violences envers elles », ajoute Mme Sarazin. Cette commission doit permettre une prise de conscience collective afin de transformer les lois, les institutions et les pratiques qui continuent à produire et reproduire des relations coloniales qui affectent les femmes et les communautés autochtones.
Dans son annonce, le gouvernement canadien a également souligné que les gouvernements provinciaux auront un rôle à jouer dans l’élaboration de cette commission. La FFQ profite de l’occasion pour rappeler aux gouvernements québécois les revendications de FAQ afin qu’il instaure sans tarder une enquête indépendante sur les abus des policiers à Val D’or et s’engage à donner accès à des services de soutien pour les victimes et leurs familles.
La commission d’enquête nationale s’inscrit dans un processus pour reconnaître notre responsabilité dans la violence faite aux femmes autochtones. Ce processus doit se poursuivre avec un plan d’action et des moyens pour soutenir les solutions recommandées par les familles, les groupes de femmes autochtones et les groupes qui travaillent sur le terrain, que ce soit au sein des communautés autochtones ou en milieux urbains.