Dévoilés le 26 juin dernier dans la Gazette du Canada, les changements imposés par décret auront de lourdes conséquences sur la recherche universitaire, en particulier, car ils priveront les chercheurs/chercheures de données statistiques fiables et comparables. Il deviendra quasi impossible de décrire objectivement, en synchronie et en diachronie, une situation sociale, démographique, linguistique, culturelle ou économique à l’échelle nationale et locale, à moins d’entreprendre des enquêtes spécialisées, qui seront complexes et coûteuses, mais qui resteront forcément partielles et insuffisantes à long terme. Seront affectées notamment les recherches en matière d’éducation, d’immigration et de comportements sociaux.
Pour remplacer le questionnaire détaillé du recensement, qui constitue une source unique de données pour la recherche et d’inspiration pour l’avenir collectif, le gouvernement a prévu une « Enquête nationale auprès des ménages », effectuée sur une base volontaire. Cette formule est inappropriée sur le plan scientifique, puisqu’elle échappe aux conditions de représentativité des enquêtes quantitatives. Ses résultats ne pourront pas être généralisés ni interprétés de manière sérieuse, dans quelque milieu que ce soit.
La FQPPU déplore que le décret sur le recensement et le débat sur cette importante question soient survenus pendant les vacances estivales. Elle demande au gouvernement canadien de surseoir à sa décision et de maintenir les garanties de représentativité, de fiabilité et de continuité des résultats statistiques obtenus par le recensement périodique. Celui-ci représente un outil irremplaçable au service de la démocratie et de la communauté scientifique.
La FQPPU représente 15 syndicats et associations de professeures et professeurs d’université au Québec, qui réunissent 5000 membres.
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Source : FQPPU
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