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Services publics

Enquête sur l'impact des compressions dans la fonction publique et parapublique - La qualité des services écope (SPGQ)

QUÉBEC, le 10 mai 2018 - Depuis plus de 10 ans, les compressions et les politiques d’austérité du gouvernement du Québec ont provoqué une baisse notable de la qualité des services offerts, tout en entrainant un accroissement de la surcharge de travail, de la sous-traitance et de l’insatisfaction au travail du personnel. C’est ce qui ressort d’une enquête du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), réalisée en décembre 2017 auprès de plus de 3 500 de ses membres. De plus, le SPGQ dénonce une situation vécue par le personnel professionnel de la Direction de l’indemnisation des victimes d’actes criminels (l’IVAC) à Montréal, pour laquelle le SPGQ a déposé une plainte en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail.

Désinvestissement du gouvernement dans son expertise interne

Entre 2002 et 2016, l’évolution du nombre d’équivalents temps complet (ETC) de la fonction publique par 10 000 habitants a régressé de près de 12%. Plus récemment, de 2011 à 2015, une diminution de plus de 1 300 ETC a été observée dans la fonction publique. De 1999 à 2010, les professionnelles et professionnels de l’administration québécoise se sont appauvris de manière constante : le salaire réel du personnel professionnel de l’État a diminué de 3% alors que celui de l’ensemble des employés de l’État a augmenté de 4,4%.

Insatisfaction, stress et surcharge de travail

La satisfaction du personnel professionnel au travail en prend pour son rhume avec l’impact des compressions : une majorité de personnes déclare être constamment ou fréquemment en situation de surcharge ou vivre un stress élevé au travail au cours des 12 derniers mois. Aussi, plus d’une personne sur 10 (13,2%) considère avoir été victime de harcèlement psychologique au travail au cours des 12 derniers mois et près de 9% ont été en arrêt de travail en raison de leur insatisfaction au travail depuis un an. En outre, une majorité (52,8%) se déclare très insatisfaite, plutôt insatisfaite ou moyennement satisfaite au travail au cours de la dernière année.

Le personnel au service des victimes d’actes criminels en paie le prix

Le cas de la Direction de l’IVAC à Montréal est emblématique de cette situation. Le personnel professionnel du bureau montréalais étant constamment en surcharge de travail et en proie à de la détresse psychologique et à du stress aigu, le SPGQ a porté plainte en avril 2016 à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.

Encore aujourd’hui, le SPGQ est d’avis que la situation ne s’est pas améliorée à la Direction de l’IVAC et que l’employeur doit s’assurer que l’organisation du travail ne porte pas atteinte à la santé et à la sécurité de son personnel professionnel. La cause est devant le Tribunal administratif du travail et l’audition de cette plainte se poursuivra le 14 mai, ainsi qu’en octobre et novembre 2018. « On est rendu au point où des employés de la CNESST (de qui relève la Direction de l’IVAC) doivent porter plainte à la CNESST car celle-ci ne peut assurer un cadre sein de travail tellement il y a surcharge. Il est temps que les choses bougent », déplore Richard Perron, président du SPGQ.

Réduction inquiétante de la qualité des services offerts

Pour ce qui est de l’impact des compressions sur les délais des services offerts, plus d’une personne sur deux (52,4%) estime que les délais dans la réalisation ou le traitement des dossiers ont augmenté depuis 10 ans. Parmi eux, près de 60% mentionnent que les délais ont « énormément » ou « beaucoup » augmenté. Quant à la qualité des services offerts (excluant les délais), près de 4 personnes sur 10 (39,2%) estiment que la qualité dans la réalisation des dossiers a diminué. De ceux-ci, près de 50% mentionnent que la qualité a « énormément » ou « beaucoup » diminué.

Conclusion

L’enquête du SPGQ révèle que les compressions budgétaires et les politiques d’austérité ont eu, notamment, pour impact ou ont contribué à réduire la taille de la fonction publique, à augmenter le stress et la charge de travail du personnel. À cela, il convient d’ajouter une diminution de la qualité des services offerts par le gouvernement, une insatisfaction généralisée au travail du personnel et une baisse de la motivation au travail. « En sabrant les effectifs sous prétexte de réduire le coût des dépenses, le gouvernement a provoqué l’atrophie de l’expertise de la fonction publique, avec pour résultat une hausse de plus en plus importante des coûts des services sous-traités », conclut M. Perron.

Les résultats préliminaires de l’enquête du SPGQ sur l’impact des compressions et des politiques d’austérité peuvent être consultés sous : https://bit.ly/2rvsNkq.

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