Édition du 17 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Enquête de la FPPE-CSQ, du SPPEE-CSQ et du SPPRY-CSQ pour l'Estrie, le Richelieu et Yamaska - Le manque de personnel professionnel affecte les services aux élèves

SHERBROOKE, QC, le 2 oct. 2023 - La pénurie de professionnel·les de l’éducation dans les écoles et les centres de l’Estrie, du Richelieu et de Yamaska se répercute sur les services aux élèves, alors qu’il est devenu difficile de faire de la prévention et d’assurer un environnement matériel propice à la réussite scolaire.

Tels sont les faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Éducation de l’Estrie (SPPEE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation pour les régions Richelieu et Yamaska (SPPERY-CSQ).

Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, le président du SPPEE-CSQ, Martin Côté, et la présidente du SPPERY, Marcelle Télémaque, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et des pratiques des professionnel·les de l’éducation de ces régions.

Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves de l’Estrie

« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 82 % des professionnels·les de l’éducation de l’Estrie affirme que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique (LIP) leur donne droit. C’est alarmant ! », s’inquiète Martin Côté, président du SPPEE-CSQ.

Parmi ceux-ci, 82 % estiment que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves, 73 % estiment ne pas pouvoir suffisamment agir en prévention et 61 % pensent qu’ils ne peuvent assurer un environnement matériel favorable à la réussite scolaire.

« Plusieurs postes professionnels sont vacants dans la région en ce moment, notamment en orthophonie. La difficulté des centres de services scolaires à attirer et à retenir des professionnel·les s’explique principalement par les conditions de travail qui sont peu attrayantes en éducation. 61 % des gens chez nous se déclarent en surcharge. La pénurie risque de s’aggraver si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours », dénonce Martin Côté.

Une pénurie qui va s’aggraver

Même son de cloche du côté de la région voisine.

« L’enquête effectuée au Richelieu et à Yamaska démontre en effet que près de 40 %1 des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite, c’est énorme », affirme Marcelle Télémaque, présidente du SPPERY.

Parmi elles, 53 % aimeraient obtenir une meilleure reconnaissance, 41 % une charge de travail moins lourde et 39 % une meilleure organisation du travail.

L’enquête réalisée à Richelieu et Yamaska révèle également que 54 % des professionnel·les de l’éducation sont en surcharge de travail en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir (77 %) et d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignant·es à soutenir (60 %), notamment depuis la pandémie.

Une situation semblable partout au Québec

Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue en Estrie et en Montérégie est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec.

« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41 % des professionnels·les2 songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente Jacques Landry.

Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :

80 % des sondé·es jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.

60 % d’entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.

La majorité (61 %) des répondants s’est déclarée en surcharge de travail.

Les professionnel·les ont des solutions à suggérer

Les professionnel·les de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.

Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.

« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.

Notes

1- Après répartition des indécis

2- Après répartition des indécis

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