Édition du 18 juin 2024

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Politique canadienne

En Ontario, le rapport Drummond propose plus de la médecine Harris qu'au temps de Mike Harris !

Comme on s’y attendait, la Commission Drummond a proposé l’amaigrissement de la province et la privatisation des services hospitaliers.
http://www.ochu.on.ca/leftwords_ochuBlog.php
16 février 2011,
Traduction, Alexandra Cyr,

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Ce rapport propose que l’augmentation du financement des soins de santé se limite à 2,5% jusqu’en 2017-18. C’est considérablement moins que les 3,6% que proposaient les libéraux peu avant la dernière élection et qui avait amené le Vérificateur général dans un rapport pré-électoral sur les finances de l’Ontario, à dire que cela impliquait des épargnes d’un milliard de dollars dans ce secteur.

La principale cible du rapport vise les dépenses dans les hôpitaux. Il revient avec de vieilles idées de l’ère Harris, qui soutenaient que les coupes dans les hôpitaux permettraient de renforcer les services ailleurs. Finalement, le gouvernement Harris, après de multiples crises, avait laissé tomber sa politique et avait, en silence, recommencé a financer les hôpitaux.

Au point de départ, le commissaire Drummond a tenté de se distancier des politiques de Mike Harris mais, en ce moment il ne fait que noter que ses propositions de coupes s’étendront sur un plus long laps de temps qu’à l’époque.

Comme à ce moment-là, il propose des fusions d’hôpitaux et plus de spécialisation dans chacun. En effet, les services hospitaliers seraient éloignés de leur localisation géographique actuelle pour être installés dans des milieux centralisés, comme le voulait Mike Harris.

Autre référence à l’époque Harris, la proposition de créer une Commission qui guiderait les réformes dans ce secteur. On se rappellera que Mike Harris avait installé une « Health Services Restructuring Commission » non élue pour appliquer les coupes si impopulaires dans les hôpitaux. De fait, le Commissaire Drummond s’y réfère explicitement. Et il ne semble pas, contrairement à tous et toutes, regretter les coûts démesurés et toute l’inefficacité de cette expérience menée par la fameuse HSRC.

Il recommande aussi, tout comme M. Harris le faisait, de privatiser les services de santé. Il semblerait que le secteur privé ferait du meilleur travail que le public. (Pour mesurer cette assertion, c.f. ma note d’hier sur le site). Il privilégie la voie de la tarification pour payer les cliniques et hôpitaux privés à but lucratif, pour les services rendus.

Il surpasse Mike Harris sur un point : il semble ne concevoir l’action des hôpitaux que comme des dispensateurs de soins aigus. C’est bien loin de la réalité que ce soit maintenant où à l’époque Harris. Les hôpitaux ont des milliers de lits qui ne sont pas affectés aux soins aigus. On y retrouve des soins de réadaptation, des suivis de soins complexes, les services de psychiatrie, et des soins de long terme. Et les hôpitaux s’occupent aussi de millions de patientEs qui reçoivent des soins en cliniques externes.

Jusqu’ou se rendra le parti Libéral sur la route des Progressistes Conservateurs de Mike Harris ? Bonne question. Le ministre de la santé, Deb Matthews a déjà déclaré qu’il ne couperait pas l’augmentation du financement sous les 3%, malgré la promesse électorale.
Tout dépendra de la vigueur de la riposte des communautés locales, particulièrement celles des milieux ruraux qui ont le plus à perdre dans cette opération.

Bay Street a parlé ! Maintenant à la population (Main Street) de le faire.

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