« Au Québec, plus d’un million d’adultes éprouvent de grandes difficultés avec l’écrit, une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base et des milliers de citoyennes et de citoyens vivent de l’exclusion due à l’omniprésence du numérique dans toutes les sphères de la vie. Nous croyons que toutes les personnes qui aspirent à être élues le 3 octobre prochain devraient expliquer comment elles entendent s’attaquer à ces défis », soutient Martine Fillion, présidente du RGPAQ.
Depuis plusieurs années, le RGPAQ milite en faveur de l’adoption d’une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme qui donnerait un cadre d’action pour s’attaquer à la fois aux causes et aux conséquences de l’analphabétisme, incluant la pauvreté et l’exclusion sociale. Il exhorte une fois de plus la classe politique à agir en ce sens et à y consacrer les ressources en conséquence.
À l’instar du mouvement de l’action communautaire autonome, le RGPAQ invite également l’ensemble des candidates et des candidats à dévoiler leurs solutions pour renforcer le filet social et contribuer à une plus grande justice sociale.
« Nous voulons savoir comment les différents partis soutiendront les 4000 organismes d’action communautaire autonome québécois, assureront la pérennité des services publics et des programmes sociaux et feront progresser la démocratie et les droits de la personne », ajoute Caroline Meunier, coordonnatrice du Regroupement. S’ils ont besoin d’inspiration, le RGPAQ les invite à consulter les propositions portées par la campagne Engagez-vous pour le filet social ou encore par le Collectif pour un Québec sans pauvreté !
Les attentes du RGPAQ
Voici les revendications spécifiques du réseau de l’alphabétisation populaire à l’égard du prochain gouvernement et de toutes les futures personnes élues à l’Assemblée nationale :
1- L’adoption d’une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme, incluant des mesures de lutte à la pauvreté ;
2- L’instauration d’un programme d’aide financière pour soutenir les adultes en démarche dans un groupe d’alphabétisation populaire ;
3- L’indexation annuelle de l’enveloppe budgétaire du Programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE) du ministère de l’Éducation afin que les organismes financés par ce programme puissent maintenir leur capacité d’action ;
4- La poursuite du réinvestissement entamé en juin 2022 dans le financement de la mission des groupes d’alphabétisation populaire et des organismes en éducation reconnus au PACTE ;
5- La reconnaissance des organismes d’alphabétisation populaire comme des lieux de formation non formelle ayant une mission propre et distincte du milieu scolaire et le respect de leur autonomie ;
6- Le respect du droit à l’information et à des services accessibles pour tous et toutes, notamment en :
– Simplifiant les écrits et en utilisant un langage clair et simple dans les services gouvernementaux et institutionnels, prioritairement dans les services sociaux et de santé, les services liés à l’emploi et à la solidarité sociale, ainsi que sur le plan des communications de l’école avec les parents ;
– Humanisant les services, en simplifiant les procédures pour accéder aux services et en facilitant l’accès à des services en personne et à de l’aide ;
– Mettant en place des mesures visant à remédier à la fracture numérique, par exemple, en mettant sur pied un programme permettant d’offrir l’accès à une connexion Internet à faible coût pour les personnes en situation de pauvreté.
7- Le respect du droit à un revenu décent, notamment en rehaussant les protections publiques à la hauteur de la Mesure du panier de consommation.
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