En quelques années, la question de l’organisation des villes s’est trouvée au cœur des grands défis écologiques, économiques et sociaux de notre temps. Cette préoccupation ne tient pas seulement au fait que les villes polarisent 80 % de la population des pays développés et 50 % de la population mondiale (ce sera 70 % en 2050). Ni à celui qu’elles concentrent l’essentiel des richesses, des décisions, des flux de personnes, de marchandises et de données. Ni au fait que nos « modes de ville » entraînent une hausse constante de la consommation de ressources et des émissions de gaz à effet de serre. Ni même à celui qu’elles révèlent les fractures sociales et les inégalités les plus criantes.
Ce qui impose le « retour des villes » sur le devant de la scène politique, ce ne sont pas les problèmes qui s’y accumulent mais, bien au contraire, les solutions qu’elles inventent, et ce, dans tous les domaines.
Ainsi s’ouvre l’ouvrage des urbanistes Jean Haentjens et Stéphanie Lemoine dans cet essai visionnaire pour penser les écocités de demain. Les villes sont désormais les lieux où s’inventent toutes les solutions : des nouveaux modèles économiques (circulaire, collaboratif, résilient...) aux systèmes énergétiques émergents (solaire, méthanisation, géothermie...), en passant par des modes de mobilité novateurs (transports par câble, voiture électrique, vélos...), des formes culturelles inédites (art urbain, festivals, événements...) et des pratiques de la démocratie renouvelées (participation citoyenne, cité wiki...).
L’éco-urbanisme est cette approche transversale qui vise à donner à toutes ces initiatives la cohérence qui leur manquait. « Plus d’acteurs, plus de défis, plus de solutions », telle est l’approche de l’éco-urbanisme. À quelques mois du sommet des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris, voici l’ouvrage incontournable pour penser les changements qui sont à notre portée. Puisant des exemples concrets aux quatre coins de la planète (où Montréal se taille une belle place), ils présentent cette mutation à l’œuvre dont nous sommes toutes et tous les acteurs.trices.