L’enquête du RCLALQ basée sur près de 1000 annonces de logements montre l’important écart entre les données officielles de la SCHL et le prix réel d’un logement à louer. Pour l’ensemble de la province de Québec, on remarque une différence de 28% pour tout type de logements confondu. On note un écart de respectivement 28%, 26% et 25% pour les grands logements, les logements de 2 chambres et de 1 chambre.
« En raison de l’absence de mesures de contrôle, le prix des loyers augmente très rapidement, bien au-delà de l’inflation. Sans surprise, de nombreux ménages locataires connaissent d’importantes difficultés à se trouver un logement abordable qui convient à leurs besoins. N’oublions pas que plus de 450 000 ménages locataires québécois accordent plus de 30% de leur revenu au paiement du loyer et que près de 200 000 d’entre eux y engloutissent 50% de leur revenu », déplore le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.
La saison des déménagements est une vraie mine d’or pour les propriétaires. En raison de l’absence d’un registre des loyers et des nombreuses difficultés pour connaître exactement l’ancien prix payé, les propriétaires augmentent souvent abusivement les loyers lors du départ des locataires. Il est fréquent qu’un loyer soit augmenté de plusieurs centaines de dollars par mois. C’est ce qui est arrivé à un groupe de colocataires du quartier La Petite-Patrie à Montréal : le propriétaire a inscrit une information frauduleuse dans leur bail quant à l’ancien prix payé et a augmenté le loyer de près de 1000$. Les locataires ont heureusement été mis au courant de l’information véridique grâce au travail de leur comité logement et attendent maintenant la fixation de leur loyer par la Régie du logement. Un registre des loyers aurait permis à ce groupe de locataires de connaître le véritable loyer dès le début.
Tableau 1 - Prix des loyers pour la province de Québec (données tirées du site Kijiji et de la SCHL), échantillon de 985 annonces
La situation est encore plus alarmante pour la région de Montréal. Les résultats de l’enquête menée par le RCLALQ montrent des écarts se situant autour de 50%. « Trouver un logement de 2 chambres à 800$ par mois qui soit en relativement bon état, c’est tout simplement impossible. Les locataires doivent plutôt s’attendre à débourser au moins 1 000$, voire souvent beaucoup plus. Or, pour beaucoup de ménages, c’est tout simplement impossible de débourser ces sommes. Ils doivent donc se tourner vers des logements trop petits pour leurs besoins ou encore des logements en piteux état », selon M. Roy-Allard.
Tableau 2 - Prix des loyers pour la ville de Montréal (données tirées du site Kijiji et de la SCHL), échantillon de 350 annonces
Face à cette situation, le RCLALQ réclame du gouvernement du Québec des actions concrètes pour freiner les hausses de loyer. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest doit instaurer sans plus tarder un réel contrôle des loyers ainsi qu’un registre des loyers pour limiter les hausses abusives de loyer lors des déménagements.
Méthodologie de l’enquête du RCLALQ
– 1000 annonces récoltées sur le site Kijiji entre le 18 mars et le 11 juin 2019.
– 15 doublons ont été supprimés, repérés par le numéro d’annonce.
– Les annonces de chambres et de maisons à louer ont été exclues.
– Les cessions de bail et les sous-locations ont été exclues.
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