« Encore une fois, le débat sur l’avenir de la SAQ s’engage sur une base idéologique ne reposant sur aucun fait, constate le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est complètement faux de prétendre qu’il y aurait plus de choix pour le consommateur en libéralisant le commerce. Parlez-en aux Albertains qui trouvent deux fois moins de produits différents sur les tablettes ! Pour ce qui est des prix, ceux de la SAQ tiennent bien la comparaison avec ceux d’ailleurs. C’est particulièrement vrai des produits les plus populaires auprès des consommateurs qui sont moins chers ici qu’en Ontario. »
La CSN s’inquiète par ailleurs des conséquences du démantèlement de la SAQ sur les finances publiques. « La SAQ, c’est un milliard chaque année pour nos services publics, et ce, sans compter les revenus en taxes, poursuit Jacques Létourneau. En toute transparence, la CAQ doit nous dire ce qu’elle fera pour pallier cette perte. Des coupes supplémentaires dans les services ? De nouvelles taxes ? Il faut être clair sur ce que ça veut dire. Quant à nous, nous croyons que l’État n’a tout simplement pas les moyens de se priver de ces revenus. »
La CSN n’est pas plus rassurée de la position affichée par le ministre des Finances, Carlos Leitão, qui estime nécessaire d’étudier, encore, différents projets de privatisation et de libéralisation. « C’est le bien commun qui devrait guider les choix politiques, explique le président de la CSN. L’État a une responsabilité sociale importante dont notamment des préoccupations quant à la santé publique. La SAQ, c’est la vente responsable, des profits qui financent nos services publics et des salaires décents par rapport à ce qu’on trouve ailleurs dans le commerce de détail où c’est le rendement aux actionnaires qui prime en premier lieu. La SAQ, c’est aussi du personnel bien formé, passionné, qui assure un service à la clientèle inégalé. Nous avons un joyau collectif entre les mains. Nous ne laisserons personne le dilapider pour enrichir quelques privilégié-es. »
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